Enchères sans-fil: Québecor la plus opportuniste, Rogers la plus fonceuse

Publié le 21/02/2014 à 07:00

Enchères sans-fil: Québecor la plus opportuniste, Rogers la plus fonceuse

Publié le 21/02/2014 à 07:00

Par Dominique Beauchamp

Telus comble ses besoins: 1,1 milliard ou 1,83$ par action

Le deuxième fournisseur sans-fil au pays sort des enchères avec le meilleur bilan de l’industrie et préserve ses avantages, soit une dette de 2,1 fois son bénéfice d’exploitation, fait valoir M. Yaghi.

Ses achats de fréquences comblent ses besoins avec une facture nettement moins salée que celle de sa rivale Rogers, dit aussi M. Rhamey.

La société, qui met l’accent sur le service à la clientèle, pourra étendre son réseau de quatrième génération à 97% de la population canadienne.

Si Telus et BCE élargissent leur entente de partage de réseau dans la bande de 700 MHz, les deux entreprises pourront reproduire en partie les avantages que vient d’obtenir Rogers avec l’achat de blocs de la première qualité, dans des zones adjacentes, explique M. Yaghi.

Jeff Fan, de Banque Scotia, s’attend à ce que BCE et Telus échangent éventuellement du spectre avec Québecor et Bragg pour mieux apparier leur réseau.

Telus et BCE auront aussi un meilleur bilan que Rogers pour participer aux prochaines enchères dans la bande de 2 500 MHz, prévues en avril 2015.

Rogers joue d’audace : 3,3 milliards ou 6,39$ par action

En perte de vitesse par rapport à Telus et BCE depuis 2009, Rogers (Tor., RCI.B, 42,90 $) a joué le tout pour le tout pour atteindre ses objectifs en payant le prix fort pour les blocs de fréquences nationales les plus convoitées.

«Rogers devance ses rivaux en mettant la main sur un spectre plus rapide et compatible avec celui d’AT&T qu’elle peut utiliser immédiatement, mais elle en paie le prix», indique M. Fan de Banque Scotia.

Si la facture et la dette accrue de Rogers inquiètent les analystes, plusieurs jugent tout de même que les licences acquises ont beaucoup de valeur particulièrement pour améliorer la fiabilité du téléchargement vidéo.

Cette perception se reflète dans le comportement de son action, qui a perdu 3 % jeudi matin. pour ensuite terminer la séance avec un mince gain de 0,32 %.

Rogers ayant misé gros sur le sport en direct, avec l’achat des droits multimédias de la Ligue national de hockey pour 12 ans, la qualité du signal vidéo est un enjeu pour attirer et fidéliser des abonnés.

«Le jumelage de blocs de fréquences dans des marchés contigus pourrait donner un avantage à Rogers à court terme pour la rapidité et la capacité de son réseau. Toutefois, Rogers ne pourra rentabiliser cet avantage qu’à très long terme», note M. Casey.

M. Yaghi, de Desjardins, réduit son cours-cible de 49 à 45$ pour le titre de Rogers parce que la société s’endette davantage et perd la flexibilité financière de racheter activement ses actions et d’augmenter rapidement son dividende.

Vince Valentini, de Valeurs mobilières TD, réduit son cours cible de 49 à 47$ parce que Rogers dépense trois fois plus que prévu pour les enchères et accroît sa dette.

«Le prix payé semble très élevé, mais Rogers a remporté les enchères contre un autre prétendant qui a offert autant, comme le prévoient les règles des enchères. Cela confirme à quel point ces fréquences ont de la valeur», dit-il.

Québecor se montre opportuniste : 173 M$ ou 1,05 $ par action pour les licences hors Québec

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