L’avoir des actionnaires de 736 M$ a chuté de près de la moitié au cours de l’exercice 2011, passant de plus de 1,5 milliard $ au 31 janvier 2011 à 671 M$ au 31 décembre 2011. Cette baisse est entièrement attribuable à une hausse de plus de 1,2 milliard $ du déficit actuariel de son fonds de pension à 2,8 milliards $.
En y regardant de plus près, la situation du fonds de pension paraît problématique. Au 31 décembre 2011, la direction prévoyait un taux de rendement à long terme des actifs du régime de 6,89 %. Or, à cette date, le portefeuille du fonds de pension était composé à 46 % d’actions cotées en bourse, à 41 % en obligations, à 10 % en actifs d’infrastructure et immobiliers mondiaux et à 3 % en encaisse. Comme tous les retraités le savent trop bien, les obligations offrent présentement des taux de rendement anémiques. Une obligation canadienne 30 ans offre un rendement de seulement 2,43 %! Si l’on émet l’hypothèse conservatrice que Bombardier saura obtenir un rendement à long terme de 4 % avec ses obligations et son encaisse, cela voudrait dire que le reste de son portefeuille d’actions et d’immobilier devra obtenir un rendement de 9,2 % pour atteindre le rendement prévu de 6,89 % prévu par la direction. À mon avis, un tel rendement est possible mais il est plutôt optimiste. Une baisse des rendements prévus pourrait faire augmenter le déficit du fonds de pension de l'entreprise.