Votre esprit vagabonde-t-il assez?

Publié le 18/07/2012 à 09:28, mis à jour le 19/07/2012 à 13:56

Votre esprit vagabonde-t-il assez?

Publié le 18/07/2012 à 09:28, mis à jour le 19/07/2012 à 13:56

Dans la première, les trois chercheurs ont demandé à 93 étudiants de l'Université du Wisconsin d'effectuer une tâche très simple : appuyer sur une touche de clavier dès qu'apparaissait à l'écran une lettre donnée. À intervalles réguliers, ils leur demandaient s'ils pensaient à ce qu'ils étaient en train de faire, ou à tout autre chose. Une fois l'exercice terminé, la capacité de la "mémoire de travail" de chacun était évaluée par un petit test : mémoriser une série de lettres tandis qu'on leur posait des questions de mathématique simples.

Dans la seconde expérience, 45 étudiants de la même université ont dû se relaxer pendant six minutes, taper sur une table au rythme de leur respiration durant 20 minutes, se concentrer sur leur respiration pendant neuf minutes, puis remplir un questionnaire. Enfin, la capacité de leur "mémoire de travail" a été évaluée à la suite de cet exercice.

Résultat? Fort intéressant : ceux dont l'esprit était le plus vagabond étaient aussi ceux qui affichaient les plus grandes capacités de "mémoire de travail". C'est-à-dire qu'avoir l'esprit qui vagabonde ne nuit en rien à l'activité en cours. Nous ne sommes pas en danger imminent de collision en voiture parce que nous pensons à un fait saillant de notre journée de travail. Et nous ne ratons rien non plus de la réunion à laquelle nous assistons, même si, un temps, nous réfléchissons à tout autre chose. Bref, le fait de vagabonder ne mine pas notre efficacité.

Il se pourrait même que cela présente certains avantages, comme l'avance l'étude. «Nos résultats suggèrent même que lorsqu'on a l'esprit qui vagabonde, notre "mémoire de travail" se fait plus efficiente, surtout quand il s'agit de se projeter dans un futur à court terme», indique-t-elle. Que faut-il entendre par là? Que l'on est, par exemple, très efficace au volant quand on pense à mille et une autres choses que notre conduite : on trouve notre chemin plus aisément, on anticipe mieux la circulation autour de nous, etc. C'est un peu comme si le cerveau atténuait de lui-même les informations liées à la conduite, tout en restant vigilant à la moindre alerte, pour pouvoir nous laisser vagabonder.

Par conséquent, ne vous effrayez plus désormais chaque fois que vous vous surprendrez à rêver éveillé au bureau. Car vous êtes alors peut-être plus efficace que jamais!

En passant, l'écrivain italien Cesare Pavese a dit dans Le Métier de vivre : «Le rêve est une construction de l'intelligence à laquelle le constructeur assiste sans savoir comment cela va finir».

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À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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