Intéressant, n’est-ce pas? Les Y ont, en fin de compte, pas grand-chose à voir avec les générations précédentes, et ce pourrait être pour le meilleur. Imaginons un instant toutes ces valeurs et visions succédant à celles qui priment aujourd’hui…
Nous verrions des bouleversements sociétaux majeurs survenir dans la joie et la bonne humeur, un peu à l’image de ce que laissent augurer les flashmobs, les Indignés et les différents Printemps arabes de l’an dernier…
Nous verrions le goût actuel pour la compétition sans foi ni loi être supplanté par la volonté d’œuvrer en grand nombre pour la réalisation d’un projet grandiose et généreux, sans que quiconque cherche à tirer la couverture à lui, un peu à l’image du crowdsourcing…
Nous verrions naître des milieux de travail où le leader, au lieu de chercher comme aujourd’hui à tirer le meilleur parti de ses employés, penserait complètement autrement et chercherait à se rendre utile pour chaque employé, oui, à venir en aide à chacun dans son épanouissement professionnel, à l’image de ce que laissent présager de récentes études universitaires sur le basculement de la notion de leadership…
Nous verrions, de manière générale, davantage de courtoisie. De quoi? De courtoisie, si, si… La sociologue française le souligne dans ses entrevues, «les Y rêvent de courtoisie», c’est-à-dire qu’ils ont tendance à rejeter tout ce qui est grossier et vulgaire, et donc à priser tout ce qui est raffiné. Dans la vie quotidienne. Dans les arts. Dans la culture.
Par exemple, contrairement à ce que nombre de personnes croient a priori, les Y sont très admiratifs de tous les combats menés par les baby-boomers, et éprouvent par conséquent un grand respect pour leurs aînés. S’adressant à ceux-ci, ils feront toujours preuve, à n’en pas douter, d’une grande courtoisie, même si – objectivement – ils pourraient leur reprocher quantité de choses («des dettes astronomiques, un chômage écrasant, etc.»)…
Bref, nous verrions – disons carrément le mot – un monde meilleur. Alors, vivement demain!
En passant, une pensée de l’écrivain français Alfred Jarry, si drôle qu’elle m’amuse à chaque fois que j’y pense : «Les vieillards, il faudrait les tuer jeunes!»…