La vérité a-t-elle toujours du bon?

Publié le 16/12/2011 à 09:09, mis à jour le 22/12/2011 à 14:23

La vérité a-t-elle toujours du bon?

Publié le 16/12/2011 à 09:09, mis à jour le 22/12/2011 à 14:23

Dans la première expérience, il a été demandé via le Web à 1 219 personnes d’imaginer qu’elles rendaient visite à un docteur, souffrant du côlon. Le diagnostic leur était présenté, et différentes options d’interventions proposées sous la forme d’un enregistrement sonore pré-enregistré d’un docteur. Pour certains, il fallait une simple coloscopie (examen visuel du côlon par l’intermédiaire d’une sonde), pour d’autres, une intervention chirurgicale.

Suivait aussitôt – pour une partie des participants à l’expérience – un avertissement du docteur, qui variait comme suit :

– Révélation libre. Le docteur tenant à être bien franc avec le patient, il lui indiquait qu’il avait un intérêt financier personnel dans la solution proposée (ex.: il touchait un pourcentage sur les frais occasionnés par chaque coloscopie; ou bien, la clinique qui allait faire l’intervention chirurgicale lui appartenait en partie).

– Révélation légale. Le docteur faisait la même confession, et soulignait qu’il était tenu de la faire d’un point de vue légal.

Tous les participants à l’expérience devaient alors attribuer une note de 1 à 5 à plusieurs affirmations liées au docteur, comme «Il agit en fonction de mon intérêt» et «J’ai confiance dans ce qu’il vient de me prescrire». Enfin, ils devaient indiquer s’ils allaient faire ce qu’il leur avait dit de faire.

Résultat? Tous ceux qui ont entendu la révélation, qu’elle ait été libre ou légale, avaient nettement moins confiance dans le docteur que ceux à qui aucune mention de conflit d’intérêts n’avait été faite. Ce n’est pas tout. Ils croyaient aussi que le docteur n’avait pas si à cœur que ça l’intérêt du patient. Et ils n’étaient pas sûr d,aller le revoir la prochaine fois.

Rien d’étonnant à cela, me direz-vous. En fait, le véritable intérêt de l’étude est dans ce qui suit : ceux à qui la révélation a été faite ont exprimé une grande gêne face à celle-ci. En effet, ils étaient très embarassés, car ils ne savaient pas trop comment se comporter dans cette situation inattendue. Ils se sont dit que s’ils ne suivaient pas les recommandations du docteur, celui-ci le prendrait mal et se fâcherait de ce manque criant de confiance à leur égard. Et que s’ils le suivaient, ils n’étaient pas sûr que ce soit la meilleure solution pour leur santé. Que faire? Le dilemme est terrible.

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

Blogues similaires

L’exclusion des cadres des casinos du droit à la syndicalisation serait constitutionnelle

L’Association des cadres de la Société des casinos du Québec a déposé une requête en accréditation syndicale en 2009.

Les salutations de Jacques Ménard... ainsi que les miennes

Édition du 30 Juin 2018 | René Vézina

CHRONIQUE. C'est vraiment la fin d'une époque chez BMO Groupe financier, Québec... et le début d'une nouvelle. ...