Êtes-vous beaucoup trop modeste?

Publié le 19/10/2011 à 10:50, mis à jour le 20/10/2011 à 13:49

Êtes-vous beaucoup trop modeste?

Publié le 19/10/2011 à 10:50, mis à jour le 20/10/2011 à 13:49

En revanche, avec ses amis, pas besoin de faire d’esbrouffe : ils nous connaissent bien, du moins suffisamment pour savoir qui l’on est réellement. Si un soir on se montre à eux dans ce qui n’est pas le meilleur de nous-mêmes, cela ne prêtera pas vraiment à conséquence. On peut être «nature», et donc faire preuve d’une certaine forme de réserve, pour ne pas dire de modestie. «Un tel groupe fonctionne bien à condition que chacun de ses membres mette en veilleuse son narcissisme», explique Roy Baumeister, un collègue de Mme Tice, en soulignant que «l’égotisme [la jouissance raffinée de sa propre personne] est socialement perturbateur».

On le voit bien, la modestie est généralement bienvenue, mais elle présente un coût. Oui, un «coût», en ce sens qu’elle peut vite discréditer une personne au regard des autres. Ces derniers peuvent en effet interpréter un comportement effacé de mille et une manières : «S’il est si peu communicatif, c’est qu’il a un problème, peuvent-ils penser, par exemple. Peut-être n’a-t-il rien d’intéressant à dire. Peut-être manque-t-il de confiance en lui-même. Peut-être est-il complètement inintéressant lui-même. Etc.»

Le hic? C’est quand la personne en question prend enfin la parole et commet alors une bévue. C’est là que frappe cette fâcheuse «modestie extrême». Au lieu de sortir du rôle du modeste, on s’y englue, ce qui conforte autrui dans l’image négative qu’il commençait à avoir de nous. Et cela provient souvent du fait que l’on manquait, justement à ce moment précis, un peu de confiance en soi. «Dès lors que l’on sent que nos compétences sont en jeu, que les autres vont nous juger sur ce que l’on va dire ou faire, certains adoptent un comportement auto-destructeur et font ce qu’ils ne devraient surtout pas faire», indique Heidi Grant Halvorson, l’auteure de Succeed : How we can all reach our goals.

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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