Et si vous preniez le contre-pied des règles établies?

Publié le 12/01/2012 à 09:09, mis à jour le 13/01/2012 à 11:13

Et si vous preniez le contre-pied des règles établies?

Publié le 12/01/2012 à 09:09, mis à jour le 13/01/2012 à 11:13

Résultat de toute cette réflexion? Elle tient en une phrase : «J’endommageai donc légèrement la voie». C’est tout. TE Lawrence a compris qu’il lui suffisait de s’en prendre simplement à la voie de communication principale pour défaire l’ennemi, et ce, sans avoir besoin de s’en prendre directement au moindre soldat turc. Il s’est contenté de «harceler l’ennemi sans qu’il puisse craindre que l’on finisse par le détruire». «Notre objectif était de rechercher le maillon le plus faible, d’y exercer notre pression jusqu’à ce que le temps fit s’écrouler la masse entière», explique-t-il. Et c’est ce qui s’est produit : à bout de forces après deux années de guérilla, les Ottomans ont fini par plier bagage et sont rentrés au bercail.

La tâche n’a pas été simple pour autant. Car pour ce faire, TE Lawrence disposait de forces dites «irrégulières», c’est-à-dire d’hommes qui n’avaient aucune idée de «l’organisation militaire», ou encore de «l’esprit de corps». Il s’agissait d’hommes prêts à se battre, mais comme ils l’ont toujours fait : chacun est autonome et agit à sa guise. Cela aurait paniqué un officier normal, mais TE Lawrence, lui, a su en tirer partie avec brio. «Nous n’avions donc pas institué de discipline, au sens où celle-ci contraint, brime l’individu et devient le plus petit commun dénominateur entre les hommes. (…) La guerre arabe était simple et individuelle. Homme engagé servait en pleine autosuffisance. Nous n’avions ni lignes de communication, ni unités de travailleurs. L’efficacité d’un homme lui était propre.»

«En pratique, nous n’avons jamais usé du grand nombre d’hommes dont nous disposions théoriquement. Nous préférions les employer par relais, évitant ainsi de devoir trop étendre notre attaque. Chaque homme devait disposer d’un large espace où manœuvrer. Dans la guerre irrégulière, si deux hommes sont réunis, c’est un gaspillage d’un sur deux.»

«L’action isolée, cette forme si simple de la guerre, implique une tension morale et exige beaucoup de chaque soldat. Elle requiert de sa part une initiative, une endurance, un enthousiasme exceptionnels», précise-t-il.

Et tout cela, avec une idée en tête : «Il faut attaquer là où l’ennemi ne se trouve pas».

Puissant, n’est-ce pas?

Et surtout, me semble-t-il, on ne peut plus inspirant pour diriger de manière originale une équipe où, par exemple, les egos des uns et des autres sont assez prononcés. Non?

En passant, Akio Morita, le cofondateur de Sony, aimait à dire : «Tout le monde peut innover, si sa vie en dépend»…

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À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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