Bon. Mais pour corser un peu plus le jeu, les quatre chercheurs de l’Université d’Amsterdam ont eu l’idée de mettre les joueurs dans l’une des trois conditions suivantes:
- Traitement symétrique. Au départ, chaque joueur avait dans sa cagnotte personnelle 7 jetons. Le pot commun en contenait, lui, 14. Du coup, chaque joueur pouvait d’emblée adopter une attitude destructrice, en retirant d’un coup le maximum permis de 7 jetons. Cela étant, quelques coups permettait aux joueurs de comprendre que l’attitude la plus payante pour eux était de coopérer, en contribuant à chaque tour de jeu à hauteur de 4 ou 5 jetons déposés dans le pot commun.
- Traitement encadré. Au départ, chaque joueur avait dans sa cagnotte personnelle 14 jetons. Le pot commun en contenait, lui, aucun ; il était vide. Là encore, l’attitude la plus payante pour chacun des joueurs consistait à contribuer au pot commun à hauteur de 4 ou 5 jetons à chaque tour de jeu.
- Traitement asymétrique. Dans ce cas-là, la valeur des jetons n’était pas de 10, mais de 11 points. Et lorsqu’on retirait son premier jeton du pot commun, la valeur de celui-ci n’était pas diminuée. Cette fois-ci, l’attitude la plus payante revenait à déposer 5 jetons dans le pot commun à chaque tour de jeu.
On le voit bien, chacun était sans cesse tenaillé entre l’ange et le diable. C’est-à-dire entre l’envie de contribuer au bien commun, sachant que la somme finale sera équitablement partagée, et celle, démoniaque, de s’enrichir sur le dos de l’autre, quitte à ce que ce soit au détriment du bien commun. Plus subtil encore, certains pouvaient se dire qu’ils allaient se comporter en ange au début de la partie, histoire d’endormir la méfiance de l’autre joueur, pour, en fin de partie, virer au diable en dépouillant allègrement le pot commun !
Résultats ? Tenez-vous bien, ils sont littéralement fascinants :