Comment y remédier? M. Mortensen y a soigneusement réfléchi et fait le conseil suivant : «À première vue, on pourrait avancer l'idée qu'un manager doit entreprendre d'éradiquer toute divergence dès qu'il en détecte une. Mais en réalité, cela ne règlerait pas le problème. Il ferait mieux de cibler le cœur de celui-ci, c'est-à-dire de s'occuper du fait que chaque membre de l'équipe a une vision personnelle de ce qu'est l'équipe dans laquelle il œuvre. Sa tâche devrait être d'harmoniser les vues de tous, et ce, en organisant au besoin une ou plusieurs réunions destinées à en parler», indique-t-il dans son étude.
C'est aussi simple que ça. Si l'on souhaite atténuer les divergences au sein d'une équipe, il convient d'établir un bon réseau de communications entre chaque équipier et de prendre le temps, dès le départ, d'expliquer aux uns et aux autres qui fait quoi. «C'est d'autant plus crucial que la notion d'équipe est devenue élastique, de nos jours», souligne le professeur de l'Insead. De fait, rares sont aujourd'hui les équipes qui ont une structure rigide et permanente, où chacun connaît bien les autres et sait ce qu'il a à faire. Des experts et des consultants intègrent des équipes le temps de remplir un mandat restreint et s'en vont ailleurs. Deux équipes sont fusionnées, dans l'espoir que le renfort va permettre de respecter les délais. De manière générale, de plus en plus de personnes sont contractuelles, et de moins en moins occupent un poste permanent, si bien que l'on est maintenant rarement au sein d'une équipe, mais de plusieurs à la fois.
Voilà. Petite cause, grands effets, mais heureusement, remède simple.
En passant, l'écrivain français Jean-Claude Carrière a déjà dit : «La certitude provient d'une vision tronquée».