Pourquoi les petits prêts à court terme coûtent-ils si cher?

Publié le 21/09/2013 à 14:27, mis à jour le 21/09/2013 à 21:58

Pourquoi les petits prêts à court terme coûtent-ils si cher?

Publié le 21/09/2013 à 14:27, mis à jour le 21/09/2013 à 21:58

Pour comprendre la source du problème, utilisons un exemple très simple. Vous avez besoin de 200$ rapidement. Vous vous tournez donc vers un prêteur à court terme. Vous arrivez dans une succursale, et on vous demande de remplir un formulaire, qui sera revu et traité par un employé. Afin de garantir le remboursement de votre prêt, on devra s'assurer de pouvoir saisir votre paie en cas de défaut. Par conséquent, la majeure partie des intérêts et frais payés servira à couvrir le coût des employés, le loyer de la succursale, les frais de publicité et tout autre coût relié à leurs opérations. 

Si les coûts attribuables à votre prêt atteignent 400$, vous crieriez au scandale, puisque en plus des intérêts, vous devrez débourser 200% du montant. Ces disproportions grotesques sont le fruit de l'émission de prêts dont la taille ne permet pas d'amortir les différents frais de façon raisonnable. 

Dans le cas de World Acceptance, dont le montant moyen des prêts correspond à environ 1000$, le total annualisé moyen des frais exigés (intérêts et autres frais) atteint près de 80%. Plus de la moitié de ces frais sont reliés à l'exploitation de l'entreprise. Les petits prêts se verront attribuer des frais énormes, car les coûts fixes ne peuvent pas être absorbés efficacement, alors que les prêts de taille plus significative afficheront des taux plus acceptables. Voici un exemple ridicule mais évident : vous prêtez 1$ à votre beau-frère, et vous lui chargez 5$ pour la rédaction d'un contrat de prêt à 10% d'intérêts pour un an. Vous récolterez 10 cents pour le prêt, et 5$ en frais. Vu de l'extérieur, on pourrait argumenter à l'effet que vous avez chargé en réalité 510% d'intérêts. 

Vous serez peut-être étonné d'apprendre que même les prêts à long-terme peuvent exiger des taux relativement élevés afin de permettre de dégager un profit pour le prêteur. 

Prenons le cas d'un prêteur sur véhicules neufs et usagers, qui charge environ 29% d'intérêts annuels. Il s'agit de Nicholas Financial (NICK-Q), dont ses activités consistent à prêter aux personnes dont le crédit est entaché. Dans son rapport annuel, la société décrit bien la ventilation des dépenses sous forme de pourcentages : 

À propos de ce blogue

Patrick Thénière et Rémy Morel sont associés et gestionnaires de portefeuille chez Barrage Capital, une firme montréalaise de gestion d'actifs. www.barragecapital.com

Les investigateurs financiers

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