Pourquoi les petits prêts à court terme coûtent-ils si cher?

Publié le 21/09/2013 à 14:27, mis à jour le 21/09/2013 à 21:58

Pourquoi les petits prêts à court terme coûtent-ils si cher?

Publié le 21/09/2013 à 14:27, mis à jour le 21/09/2013 à 21:58

Revenus (intérêts et frais) : 29%

Provisions pour pertes : 5%

Mise en marché, salaires, dépenses administratives, etc : 11%

Taux net avant taxes : 13%*

Taux net après impôts : 8%

*Nous avons effectué des ajustements pour éliminer l'effet de levier, qui ne retranche que 2% au taux net avant taxes.

Que nous révèlent ces chiffres? À première vue, 29% semble un taux excessif, surtout dans le contexte où la valeur des prêts au bilan varie habituellement entre 1000$ et 9000$. Toutefois, l'étude des dépenses nous démontre que si le taux exigé était plafonné à 10%, environ la moitié des revenus aboutirait en provisions pour pertes sur les prêts non remboursés (5% sur 10%). Quant au deuxième poste de dépense, il s'avère davantage révélateur. À 11% des prêts, on comprend aisément qu'en ne chargeant que 10% sur les prêts, on accuserait immédiatement un déficit. Comme nous l'avons vu précédemment, les coûts d'opération sont souvent sous-estimés. 

Finalement, les impôts constituent une charge significative, et viennent réduire le rendement de 13% à 8%. Par conséquent, pour afficher une rentabilité acceptable pour ses actionnaires, la société a recours à l'emprunt. Avec un certain effet levier, elle peut espérer dégager un rendement sur l'équité de 15%. 

Par conséquent, nous pouvons affirmer qu'un prêt dont le coût total atteint 29% ne procure que 8% net de rendement au prêteur. Donc, un observateur qui ne connaît pas ces chiffres estimerait peut-être que 15% d'intérêts compensent amplement la société pour son travail et le risque qu'elle assume. Or, à un tel taux, elle serait déficitaire. 

Retenons que plus le montant du prêt est élevé, plus il s'avèrera facile pour l'institution d'amortir ses frais. Doit-on en conclure que les taux exorbitants des petits prêts sont justifiables sur le plan moral? Devrait-on permettre leur existence malgré l'évidente forte demande du côté des consommateurs? Nous tenterons de répondre à la question dans un prochain blogue. 

 

Au sujet des auteurs du blogue : Patrick Thénière et Rémy Morel sont propriétaires de Barrage investissement privé, une firme montréalaise de gestion d'actifs. www.barragecapital.com

 

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