Il est donc facile de casser du sucre sur le dos des spéculateurs, mais ceux-ci procurent de la liquidité au marché tout en participant à un jeu dont l’espérance de profit net est zéro. Pour chaque spéculateur qui fait de l’argent, il y en a probablement un qui en perd. Si on prend pour acquis que les investisseurs sont rationnels, personne ne voudrait prendre de risque pour une espérance de profit nul. Le prix du marché représente donc à tout moment l’anticipation des intervenants du marché sur les prix futurs.
Ainsi, lorsque le PDG d'Exxon indique que le prix du marché est supérieur au coût marginal de production du baril, c’est que les participants (y compris les spéculateurs) estiment que les événements futurs feront monter les prix. La différence de 30$ ou 40$ entre le prix au marché et le prix estimé sur la base de l’offre et de la demande fondamentale constitue la « prime de risque » du marché.
Que le PDG d’Exxon admette indirectement qu’il y a spéculation sur le prix du baril, lui qui a tout à perdre d’un éventuel dégonflement de celle-ci, peut sembler étonnant au premier abord. Mais c’est dire à quel point il ne craint pas que cela se produise…