Mais où vont donc les capitaux?

Publié le 18/01/2010 à 19:42

Mais où vont donc les capitaux?

Publié le 18/01/2010 à 19:42

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Un certain lecteur a suggéré récemment que lorsque les gens vendent les actions, l'argent doit nécessairement aller quelque part. Ainsi, si tout le monde vend un titre, comme Microsoft, il y aura des liquidités pour acheter d'autres types d'actifs, comme les obligations ou de l'immobilier. Il s'agit d'un raisonnement intéressant à approfondir.

À première vue, calculer le mouvement des liquidités semble logique. Prenons l'inverse. En supposant qu'un trillion de dollars soit dans des fonds de marchés monétaires, peut-on dire que s'il est investi dans le marché boursier au lieu du marché monétaire, que soudainement, moins de liquidités sont présentes dans les marchés en tout et partout?

Que se passe-t-il lors d'une transaction? Prenons l'exemple de Microsoft. Sa valeur boursière actuelle est de 272G$. Si 1M d'actions s'échangent, c'est environ 30M$ de liquidités qui sont transférées. Lorsque quelqu'un achète, il débourse des sous, mais celui qui vend, en reçoit. Il s'agit donc d'une équation nulle. Si tout le monde vend un titre en même temps, il n'y aura pas plus de liquidités sur les marchés.

À l'inverse, si un titre grimpe en flèche parce que beaucoup d'investiseurs l`achètent, la somme des liquidités sur les marchés est également nulle. Peu importe le prix payé par action, si je débourse 10 000$ pour faire l'achat, quelqu'un se retrouvera avec ces 10 000$. Pour chaque achat, il y a une vente.

Et si Microsoft émet des actions, là une différence survient auprès des investisseurs. Mais encore ici, il s'agit simplement d'un transfert de liquidités. Ces dernières passeraient du compte de banque des investisseurs au compte de banque de Microsoft.

En fait, c'est plutôt la richesse collective qui change, et elle est influencée par la valeur des actions. Mais encore là, il faut faire attention. Supposons que exceptionnellement, personne ne veut acheter de Microsoft aujourd'hui, sauf un individu, qui est prêt à payer la moitié du prix.  En achetant 100 petites actions à 15$ au lieu de 30$, il aura accompli un phénomène étrange. Avec seulement 1500$, il aura fait passer la valeur boursière de Microsoft de 272G$ à 136G. Comment peut-on enrayer 136G$ de valeur avec une si petite transaction? Simplement parce que les actions sont évaluées selon le prix de la dernière transaction. Si les investisseurs paniquent soudainement, de grosses variations s'ensuivent.

C'est pourquoi il ne faut pas s'étonner lorsqu'on annonce aux nouvelles que des trillions de dollars ont été perdus en une journée à la bourse. Il ne s'agit que de variations quotidiennes, et elles sont influencées par l'humeur des investisseurs. Par conséquent, ce genre d'information ne signifie pas grand chose.

En conclusion, la quantité de liquidités disponible pour acheter des actions ne change pas grand chose pour savoir si les marchés vont monter ou descendre. On doit plutôt évaluer l'humeur des investisseurs, c'est plus sûr!

 

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