Dans le cas où le capital est effectivement épuisé (et toutes les actions sont éventuellement vendues), il subsistera toujours des preneurs intéressés à acquérir les titres, surtout s'ils peuvent les obtenir à meilleur prix. Autrement dit, la bourse s'effondre de façon importante lorsque ''tout le monde ou presque'' panique comme lors de la récente correction, et non seulement lorsqu'un groupe particulier se désiste des titres (sans compter que les ventes d'actions s'établiront sur une très longue période de temps). Qui plus est, le prix des titres restera toujours basé sur les profits anticipés. Que feront les baby-boomers avec l'argent de leurs titres? On s'en doute fort bien : ils la dépenseront. L'argent des actions se transformera donc en revenus pour les entreprises. Si les profits de ces dernières continuent de croître, on peut difficilement s'attendre à une baisse à long terme des titres.
Bien sûr, chaque décès d'un baby-boomers se traduira par une tête de moins pour consommer des biens et services. Dans ce sens, on pourrait anticiper une diminution de la demande, et ainsi moins de revenus à long terme pour les sociétés si la croissance de la population s'avèrait négative. Cependant, l'inquiétude de notre investisseur reposait plutôt sur la vente des titres par les baby-boomers et non sur la décroissance de leur population au fil du temps.
2) Voilà bien une raison qui pourrait justifier à elle seule un faible impact de la vente des titres à long terme : les baby-boomers détiennent-ils des actions en ce moment? À qui doit-on la spectaculaire popularité de l'or et des obligations américaines de ces dernières semaines? Lorsque l'on approche le moment de décaissement dans son portefeuille, on use normalement de prudence. Les actifs refuges et les titres à revenus fixes sont priorisés. Ajoutons à cela les grandes craintes générées par la décote américaine ainsi que les problèmes européens, et on peut alors comprendre pourquoi les actions sont délaissées. Les baby-boomers constituent le groupe détenant le plus d'actifs. Il ne serait pas étonnant qu'un bon nombre d'entre eux ait déjà vendu leurs titres boursiers, non pas en tant que décaissements, mais simplement pour se réfugier loin des actions! Nous lisons régulièrement que les petits investisseurs américains boudent la bourse depuis la crise. Les jeunes de 20 ou 30 ans ne doivent pas peser lourd dans la balance, alors qu'ils commencent à peine à accumuler des économies.
