Comparons l'impôt des riches de façon rationnelle

Publié le 24/05/2015 à 15:38, mis à jour le 25/05/2015 à 16:11

Comparons l'impôt des riches de façon rationnelle

Publié le 24/05/2015 à 15:38, mis à jour le 25/05/2015 à 16:11

Voilà le problème. On prend un revenu taxé une fois, pour le mettre en évidence contre un revenu qui est taxé deux fois. On garde bien sûr sous silence l'une des deux impositions. Parfois, on prend les revenus de sociétés, d'autres fois, les revenus de dividendes ou de gains en capital. Un exemple pertinent? Pensez à toute l'attention que l'on porte aux impôts payés par les banques canadiennes. On réfère souvent aux banques comme si elles étaient des humains, payant un certain impôt, pour ensuite dépenser et jouir de la vie. 

On devrait se demander qui sont les véritables propriétaires des banques? Non, ce ne sont pas les banques elles-mêmes, car elles ne respirent pas et ne possèdent point de corps physiques. En moyenne, la Banque Royale (Tor., RY) a payé plus de 23% d'impôts sur les dix dernières années. Des 77% de profits restants, près de la moitié sont versés en dividendes, alors que l'autre moitié contribue à la hausse du titre en Bourse à long terme.

Les dividendes sont versés, entre autres, à ceux qui détiennent fonds de pensions, des REER ou des CELI. Ces derniers ne paient aucun impôt, puisque celui-ci est repoussé à très long terme, jusqu'au moment où le taux d'imposition sera normalement bien plus bas. En effet, sans fonds de pension et REER, chaque dollar de dividendes ou de gains en capital serait soumis à l'impôt marginal, étant donné que ce dollar serait en sus du salaire gagné. 

Qu'en est-il des riches?

Pour les mieux nantis, dont les régimes enregistrés ne constituent souvent qu'une petite partie de leurs avoirs, un deuxième impôt doit être versé, en plus de celui payé par la Banque Royale. Soulignons que certaines banques paient moins d'impôts, comme c'est le cas de la Banque TD (Tor., TD), dont le taux moyen sur 10 ans atteint environ 17%. Toutefois, ce sont les fonds de pensions, les institutions et les portefeuilles des gens de la classe moyenne qui en bénéficient le plus. Un taux de taxation plus élevé forcerait une baisse des dividendes ou une réduction des gains à l'abri de l'impôt. 

Finalement, après avoir épuisé leurs arguments, les critiques seront tentés d'ajouter que les mieux nantis n'ont pas besoin de tout l'argent dont il dispose après avoir payé leurs impôts. Autrement dit, il leur en resterait trop dans les poches. Nous pourrions aller très loin dans cette direction. En suivant ce raisonnement, un joueur de hockey gagnant 8 millions de dollars par année devrait payer 99% d'impôts afin qu'il ne lui reste que 80 000$ à dépenser. Ainsi, son salaire net demeurerait comparable à celui de la classe moyenne...

À lire: Vous n'avez pas honte de contribuer aux inégalités?

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