3. Les monopoles font progresser l’humanité
Le corollaire de l’aversion de Peter Thiel pour les marchés compétitifs est son amour des monopoles. Il fait toutefois une distinction entre les monopoles traditionnels, où l’entreprise monopolistique accapare une ressource finie, et ce qu’il appelle les monopoles créatifs. Ces monopoles, comme Google, ont créé une nouvelle catégorie. Plutôt que de restreindre l’accès à une ressource, ils en offrent une entièrement nouvelle. Ce faisant, ils génèrent des profits assez substantiels pour planifier à long terme, un luxe que n’ont pas les sociétés évoluant dans des marchés compétitifs.
4. La diversification est une mauvaise chose
Peter Thiel rejette les vertus de la diversification. Il dénonce ainsi la tendance du système d’éducation occidental à favoriser la diversification. Il dénonce le fait que ce système encourage les étudiants à demeurer généralistes durant l’école secondaire, tout en valorisant les étudiants qui multiplient les activités extra-scolaires. Selon lui, les entrepreneurs qui font une différence ont tendance à avoir un parcours inhabituel, voire marginal, et il faudrait encourager davantage la différence. Peter Thiel ne croit pas non plus à la diversification d’un portfolio, puisque seuls un ou deux investissements tendent à générer l’essentiel du rendement d’un fonds en capital de risque. Bref, Thiel considère que plutôt que de se préparer à un futur incertain, en tant qu’étudiant ou en tant qu’investisseur, on devrait avoir un plan et agir en conséquence.
5. Les start-ups devraient s’attaquer à de petits marchés
Ce parti pris de Peter Thiel pour les petits marchés est intimement lié à son aversion pour les marchés compétitifs. Aussi, selon lui, une start-up ne peut pas espérer monopoliser un grand marché, forcément très compétitif. Aussi, à moins de créer son propre marché (qui sera forcément petit au début), elle devrait s’attaquer à un petit marché, le dominer, puis ensuite s’attaquer à un plus grand. C’est la stratégie qu’a adoptée le fabricant de voitures électriques Tesla en commençant par viser le marché des voitures électriques de luxe, avant de cibler des segments de marché plus larges.
6. Les secrets sont bons pour les affaires
L’ouverture a beau être une des valeurs les plus célébrées dans la Silicon Valley, Peter Thiel considère que les start-ups qui connaissent le succès ont toutes été bâties sur un secret. Selon lui, bâtir une entreprise autour d’une réalité reconnue par tout le monde est par ailleurs une recette pour échouer. Pour appuyer son propos, il cite les nombreuses start-ups qui sont lancées dans la fabrication de panneaux solaires sans avantage distinctif, avant de faire faillite. Aussi, les entrepreneurs qui veulent bâtir une entreprise autour d’un secret devraient le partager avec le moins de gens possible, si ce n’est leur co-fondateurs et leurs investisseurs.
7. Un bon produit ne se vend pas tout seul
Peter Thiel considère que la culture de la Silicon Valley étant définie par des ingénieurs, elle sous-estime largement l’importance des ventes et du marketing. Selon lui, un bon produit, même s’il est le meilleur, ne se vend pas tout seul. Peter Thiel soutient que personne n’aimant se faire vendre quelque chose, les meilleurs vendeurs n’ont pas l’air de vendeurs et le marketing le plus efficace se fait discret. Aussi, il est facile pour les ingénieurs de croire que les canaux de distribution importent peu, ce qui est loin d’être le cas. Dans les faits, Peter Thiel considère qu’on peut bâtir un monopole autour d’un produit ordinaire grâce à un canal de distribution supérieur, tandis que l’inverse n’est pas vrai.