Le grand défi du gouvernement de Philippe Couillard sera de faire le tri dans les mesures proposées sans toucher l'équilibre de la réforme proposée qui, dans l'esprit de la commission, doit se faire à coût nul.
Un défi particulier serait d'abolir plus de 30 mesures fiscales et d'en réaménager près de 40 autres qui touchent des dizaines, sinon des centaines de milliers d'individus et de sociétés.
Comme il y aura des gains pour certains, il y aura aussi des perdants (contribuables à revenu élevé, propriétaires de maisons énergivores et détenteurs de biens et services coûteux, utilisateurs et bénéficiaires de crédits d'impôt et de déductions fiscales). Il va sans dire que la mise en place de l'essentiel de la réforme proposée nécessitera beaucoup de courage et de détermination si le gouvernement décide de s'y engager.
Toutefois, une partie de la réforme paraît bien incertaine, puisque certaines mesures proposées ne peuvent être mises en place sans une harmonisation avec les politiques fiscales du fédéral et des autres provinces. C'est le cas de mesures liées à la taxation des gains en capital, à l'évasion et à l'évitement fiscaux et aux planifications fiscales agressives.
Malgré les défis qu'il présente et à cause des enjeux importants auxquels il s'attaque, le rapport Godbout doit rester à l'ordre du jour de la révision des politiques économiques et fiscales du gouvernement. Souhaitons que nous puissions en débattre avec intelligence et sérénité.
J'aime
Le juge Claude Bisson, qui est jurisconsulte à l'Assemblée nationale, a été clair : l'obligation donnée à un fiduciaire de conserver le patrimoine de la fiducie, comme voudrait le faire Pierre Karl Péladeau s'il devenait ministre ou premier ministre, est incompatible avec le concept de fiducie sans droit de regard. Ce sera un enjeu important à régler advenant cette éventualité.
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Les Québécois consomment trop de médicaments. Cela est dû au vieillissement de la population, à la surmédication et au régime public d'assurance. Les chiffres sont révélateurs : 27 % des médicaments vendus au Canada sont consommés au Québec ; hausse annuelle de 7,9 % des dépenses de médicaments à 927 $ par personne en 2012 ; bond de 367 % de 1997 à 2013 des ordonnances aux personnes de 65 ans assurées par le régime public, alors que leur nombre a augmenté de 52 %.