Vers une solution optimale
La solution vers laquelle il faut tendre doit non seulement régler les déficits des régimes de retraite municipaux et les stabiliser financièrement, mais aussi en répartir équitablement la facture entre les différentes parties prenantes : les contribuables, les retraités et les salariés qui ont acquis des rentes sous-financées dans le passé et qui en acquièrent encore d'autres pendant les années en cours.
Le projet de loi propose d'obliger les salariés à payer 50 % du coût de leur régime de retraite pour les années courantes et 50 % des cotisations de rattrapage pour le déficit imputable aux années passées. C'est une norme qui se généralise.
On ne propose pas de réduire les rentes des retraités, mais de suspendre leur indexation automatique aussi longtemps que le régime de retraite n'aura pas retrouvé sa stabilité financière. Étant donné que cet avantage est à peu près inexistant dans les régimes privés, cette concession temporaire est raisonnable.
Les parties devront constituer une réserve pour les périodes de faible rendement. Prudence et diligence valent mieux qu'imprévoyance.
La loi permettra aussi aux parties de négocier la période de temps nécessaire pour rétablir la stabilité financière du régime et éviter un rattrapage trop brutal pour les salariés.
L'État devra également s'attaquer aux déficits de ses régimes de retraite
Les parties auront un an pour s'entendre, à défaut de quoi elles auront accès à un conciliateur du ministère du Travail. Si aucun accord n'est conclu, un arbitre imposera une solution.
Les débats qui s'amorcent seront sans doute musclés, mais, au-delà des retraites des employés municipaux, c'est l'avenir même des régimes à prestations déterminées qui est en jeu.
Par souci d'équité, l'État devra aussi s'attaquer aux déficits des régimes de ses employés, des réseaux de la santé et de l'éducation, des sociétés d'État, des juges et des députés. Les principes qui valent pour les municipalités sont aussi pertinents pour ces derniers.