L'enjeu de la survie des régimes de retraite à prestations déterminées


Édition du 21 Juin 2014

L'enjeu de la survie des régimes de retraite à prestations déterminées


Édition du 21 Juin 2014

Vers une solution optimale

La solution vers laquelle il faut tendre doit non seulement régler les déficits des régimes de retraite municipaux et les stabiliser financièrement, mais aussi en répartir équitablement la facture entre les différentes parties prenantes : les contribuables, les retraités et les salariés qui ont acquis des rentes sous-financées dans le passé et qui en acquièrent encore d'autres pendant les années en cours.

Le projet de loi propose d'obliger les salariés à payer 50 % du coût de leur régime de retraite pour les années courantes et 50 % des cotisations de rattrapage pour le déficit imputable aux années passées. C'est une norme qui se généralise.

On ne propose pas de réduire les rentes des retraités, mais de suspendre leur indexation automatique aussi longtemps que le régime de retraite n'aura pas retrouvé sa stabilité financière. Étant donné que cet avantage est à peu près inexistant dans les régimes privés, cette concession temporaire est raisonnable.

Les parties devront constituer une réserve pour les périodes de faible rendement. Prudence et diligence valent mieux qu'imprévoyance.

La loi permettra aussi aux parties de négocier la période de temps nécessaire pour rétablir la stabilité financière du régime et éviter un rattrapage trop brutal pour les salariés.

L'État devra également s'attaquer aux déficits de ses régimes de retraite

Les parties auront un an pour s'entendre, à défaut de quoi elles auront accès à un conciliateur du ministère du Travail. Si aucun accord n'est conclu, un arbitre imposera une solution.

Les débats qui s'amorcent seront sans doute musclés, mais, au-delà des retraites des employés municipaux, c'est l'avenir même des régimes à prestations déterminées qui est en jeu.

Par souci d'équité, l'État devra aussi s'attaquer aux déficits des régimes de ses employés, des réseaux de la santé et de l'éducation, des sociétés d'État, des juges et des députés. Les principes qui valent pour les municipalités sont aussi pertinents pour ces derniers.

À propos de ce blogue

Tour à tour rédacteur en chef et éditeur du journal Les Affaires pendant quelque 25 ans, Jean-Paul Gagné en est l’éditeur émérite depuis 2007. En plus de publier un commentaire hebdomadaire dans le journal et de tenir un blogue dans LesAffaires.com, il participe à l’organisation d’événements et représente le journal dans les milieux d’affaires. Il est aussi appelé à commenter l’actualité dans d’autres médias et à prononcer des conférences. Jean-Paul Gagné a consacré sa vie professionnelle au journalisme économique. Avant son entrée aux journal Les Affaires, qu’il a contribué à relancer pour en faire la principale publication économique du Québec, il a passé une douzaine d’années au quotidien Le Soleil, où il était journaliste économique et cadre à la rédaction. Jean-Paul Gagné est diplômé en économie et en administration. Il a reçu de nombreuses marques de reconnaissance, dont les prix Hermès et Gloire de l’Escolle de l’Université Laval, le prix Carrière en journalisme économique de la Caisse de dépôt et placement et Merrill Lynch et le Prix du livre d’affaires remis par Coop HEC Montréal et PricewaterhouseCoopers. Il siège au conseil d’administration d’organismes sans but lucratif.

Jean-Paul Gagné

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