Si ce projet de loi n'est pas amendé sérieusement, il risque d'être un échec majeur.
Alors que l'État propose de rémunérer les administrateurs indépendants - ce qui est nouveau -, on devrait leur donner la responsabilité d'élaborer leur plan stratégique, de veiller à répondre aux besoins spécifiques de leur région, de faire des permutations budgétaires et de rendre des comptes.
Pour vendre son projet, le ministre soutient que sa réforme fera économiser 220 millions de dollars. Cette estimation est un mirage.
Si le ministre veut s'attaquer au coût excessif du système, il devrait revoir la rémunération des médecins, qui incite à la surconsommation, déléguer des actes aux infirmières, qui coûtent moins cher que les médecins, et s'attaquer aux problèmes du surdiagnostic et de la non-pertinence de certains examens et traitements.
Il doit aussi mettre les médecins dans le coup. Alors que les associations de médecins se comportent en syndicats, il devrait en faire des partenaires. Il faut que le Ministère et la RAMQ, qui paie les médecins, travaillent ensemble.
Voilà des pistes de réforme plus prometteuses que la réforme de structure que propose le projet de loi 10.