Yellow Media: monsieur Tellier devra partir

Publié le 24/07/2012 à 09:16, mis à jour le 24/07/2012 à 13:46

Yellow Media: monsieur Tellier devra partir

Publié le 24/07/2012 à 09:16, mis à jour le 24/07/2012 à 13:46

Ce n'est pas la seule situation embarrassante

L'impair s'ajoute à une série de situations embarrassantes.

- Le 8 mai, la société annonce l'annulation de son assemblée générale, faute d'avoir réussi à obtenir le quorum. Du jamais vu pour nous en plus de 20 ans de travail journalistique.

- Au début d'août 2011, un analyste demande à la direction de Yellow si des radiations ne sont pas en vue, une agence de notation indiquant que l'entreprise se livre à une revue de ses activités. Monsieur Tellier explique alors qu'une revue des activités est effectivement en cours, mais dans le but de mieux faire comprendre au marché les transformations en cours. Devant l'étonnement de l'analyste, il affirme finalement qu'il est possible qu'une radiation survienne, mais pas nécessairement. Moins de deux mois plus tard, Yellow annonce une radiation de 2,9 G$. Vous avez bien lu, 2,9 G$. Et l'on n'était pas sûr qu'il y aurait radiation.

- Le 31 mai 2011, dans un communiqué concernant la vente de Trader, Yellow Media prend la peine de préciser que son dividende demeure à 0,65$ par action. Dans le contexte, c'est télégraphier au marché: n'ayez crainte, nous n'entendons pas toucher au dividende. Deux mois plus tard (juillet), ceux qui ont cru, sont confondus. Le dividende tombe à 0,15$ par action.

- Au mois de septembre de la même année, le dividende tombe à zéro, alors que la société réalise que son versement viole ses conventions de crédit. L'annonce de la disparition du dividende est controversée quant aux règles de divulgation. Certains se demandent si Yellow n'a pas trop tardé à divulguer l'information relativement à son défaut.

Pourquoi monsieur Tellier devra partir

On le voit, la crédibilité de l'entreprise est à son plus bas. Quand bien même Marc Tellier serait sans faute (ce qui n'est pas le cas), son départ serait nécessaire. La restauration de la confiance ne peut passer que par du sang neuf.

Pour l'instant, sa présence est nécessaire. Il est celui qui a pensé le plan de match. Personne n'est mieux placé pour expliquer aux nouveaux administrateurs les tenants et aboutissants de la stratégie. Il ne servirait en outre à rien d'amener du sang neuf avant que la restructuration du capital ne soit complétée.

Après coup, le temps sera cependant venu de céder les rennes.

Avec une compensation modérée, histoire de ne pas commettre un autre faux pas.

 

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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