Une bonne décision?
On comprend donc la surprise que peut causer l'annonce de son arrivée à la présidence du conseil d'administration.
Confession: on a toujours personnellement apprécié Jean-Claude Scraire. Il est accessible, simple, et a de la vision.
Bien que fortement critiqué, l'investissement dans Montréal Mode était une bonne idée. La Caisse perd plus de 30 M$ dans nombre de ses placements qui ne fonctionnent pas. Ce n'était pas une grosse somme. Il était intéressant de tenter de donner de l'élan aux designers montréalais et d'essayer de positionner la métropole sur le circuit mondial de la mode.
C'est l'exécution qui fut un total échec.
Idem pour la construction du siège social de la Caisse.
Cela dit, l'investissement a depuis récupéré en valeur (350 M$ au rôle d'évaluation 2011 de la Ville de Montréal) et s'approche probablement aujourd'hui de sa valeur d'origine.
Pas une consolation, dira-t-on. Vrai.
Il a néanmoins été fort structurant. Près de 2 G$ ont été investis depuis dans des constructions comme la Tour Altoria, l'hôtel Westin, l'immeuble de condos Saint Antoine ou encore le complexe Les Étoiles.
Il y a une dizaine d'années, un touriste d'affaires qui venait au Palais des congrès pour trois jours et qui en sortait n'avait pas nécessairement envie d'y revenir. Aujourd'hui, c'est bien différent. L'investissement de la Caisse a permis de donner à Montréal un levier touristique qu'il est impossible de quantifier, mais qui vient réduire, d'un point de vue économique, la perte financière papier du siège social.
Il est à noter qu'à l'époque, la mission de la Caisse était encore moins précise que maintenant, et que certains estimaient qu'elle n'avait pas à uniquement agir en fonction du rendement.
La nomination de Jean-Claude Scraire comme président du conseil d'Investissement Québec sera probablement dénoncée par plusieurs. Et, comme on le voit, les munitions ne manquent pas.
À la différence de son passage à la Caisse, ce n'est cependant pas lui qui sera cette fois chargé de l'exécution de la stratégie et des projets.
On donnerait une seconde chance au coureur. Tout en devenant un peu plus nerveux quant au contrôle du risque chez Investissement Québec.
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