François Pouliot: Que faire avec Quebecor et les étrangers?

Publié le 23/11/2010 à 10:32, mis à jour le 23/11/2010 à 10:20

François Pouliot: Que faire avec Quebecor et les étrangers?

Publié le 23/11/2010 à 10:32, mis à jour le 23/11/2010 à 10:20

QUE PENSER DE TOUT CELA

Le contrôle étranger

Sur un feu vert au contrôle étranger de nos sociétés, nous sommes contre.

Pareil geste mettrait à risque les sièges sociaux de trop d'acteurs canadiens. BCE, Rogers, Telus, Shaw et Quebecor risqueraient de passer en des mains étrangères. Il s'agit d'éléments structurants importants pour l'économie du Québec et du Canada.

Il est vrai que la présence francophone chez BCE est diluée, mais elle risquerait de le devenir encore plus une fois dans les mains de Verizon.

Il est aussi vrai que M. Péladeau a des actions multivotantes avec Quebecor, mais ça ne change rien. Elles sont transmissibles à d'autres. Et on ne sait si un jeu de fusion subséquent ne réduirait pas considérablement l'influence québécoise.

Il est en outre douteux que l'arrivée d'autres acteurs ne vienne accentuer les baisses de prix et augmenter l'innovation. Le secteur est depuis 2008 assez vigoureux sous ces aspects.

Nos sociétés n'ont pendant ce temps pas l'échelle nécessaire pour concurrencer à l'étranger. Le bénéfice de l'ouverture ne leur permettrait pas davantage de prendre de l'expansion au dehors.

Elles ne peuvent en fait être que des proies. Alors que nous ne gagnerions pas plus en innovation et en prix, nous perdrions des emplois de qualité afin que puissent être plus rapidement récupérés les importants emprunts nécessaires à l'acquisition de nos fleurons.

Un traitement favorable à Quebecor

Pour ce qui est d'un traitement favorable aux nouveaux arrivants et à Quebecor, Telus a un bon point.

Les barons du câble sont suffisamment nantis et ne devraient plus bénéficier d'avantages financiers. Il semble cependant y avoir un quiproquo dans cette bataille. Quebecor nous indiquait hier ne pas du tout rechercher un tarif avantageux dans l'encan à venir, mais plutôt un plafond quant à la quantité de spectre pouvant être détenue. La société dit vouloir éviter que les grands joueurs n'en achète plus que nécessaire afin de priver les plus petits.

Si telle n'est finalement que la question en jeu, elle ne devrait pas tellement causer problème aux grands joueurs. On attendra cependant de voir la position de Quebecor énoncée dans son détail avant de conclure.

Dans l'intérim, évitons cependant d'abaisser le pont-levis pour laisser la forteresse aux étrangers. Personne n'y gagnerait, sauf eux.

 

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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