François Pouliot: Que faire avec Quebecor et les étrangers?

Publié le 23/11/2010 à 10:32, mis à jour le 23/11/2010 à 10:20

François Pouliot: Que faire avec Quebecor et les étrangers?

Publié le 23/11/2010 à 10:32, mis à jour le 23/11/2010 à 10:20

Le 10 novembre, Pierre Karl Péladeau y allait d'une lettre ouverte dans le National Post titrée: "Ne laissez pas les acteurs de l'oligopole miser sans entrave".

Essentiellement M. Péladeau fait l'éloge de l'ouverture du sans-fil à une plus grande concurrence en vantant les baisses de prix obtenues, note qu'elle a amené une forte innovation technologique (notamment avec Bell et Telus qui ont immédiatement décidé d'investir dans un réseau 3G), et qu'elle a créé des milliers d'emplois bien payés.

Il soutient que tout cela aurait été impossible si, en 2008, le gouvernement n'avait pas favorisé l'entrée des nouveaux acteurs dans le sans fil, en leur réservant par exemple 40% du nouveau spectre mis à l'encan et en encourageant les joueurs actuels à partager leurs tours et conclure des ententes d'itinérance.

Tous les avantages obtenus, dit-il, pourraient maintenant être mis en péril alors que les acteurs de l'oligopole (ci-nommé, BCE, Rogers et Telus) demandent qu'il n'y ait pas de conditions particulières pour l'encan du 700 et du 2500 MHz.

M. Péladeau estime que les grands joueurs contrôlent déjà une proportion disproportionnée du spectre. Leur permettre de miser dans un marché ouvert ne ferait alors que déboucher sur une plus grande concentration de spectre entre leurs mains et leur donnerait plus de pouvoir sur le marché.

La réplique

La réplique n'a pas tardé à venir. Dans une lettre ouverte au Post, le vice-président affaires réglementaires et gouvernementales de Telus, Michael Hennessy rétorque que "les barons du câble n'ont pas besoin de protection".

Il estime que Quebecor ne cherche qu'à obtenir des conditions favorables pour payer moins cher son spectre que les autres joueurs.

M. Hennessy fait notamment valoir que les sociétés de câble sont suffisamment nanties. À titre d'exemple, dans les derniers huit ans, le tarif de base du câble a en moyenne grimpé deux fois plus rapidement que l'indice des prix à la consommation.

Si Shaw, ajoute-t-il, a les moyens de payer 2G $ pour acheter Canwest et des contenus, elle a aussi suffisamment d'argent pour payer son spectre comme les autres.

En outre, conclut le v-p, lorsque Telus investit 2 G$ pour amener Optik TV (la fibre optique jusqu'à la maison) et concurrencer le câble, elle ne bénéficie d'aucun avantage.

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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