François Pouliot: Mastercard et Visa, partons donc sans elles

Publié le 16/12/2010 à 08:58, mis à jour le 16/12/2010 à 10:23

François Pouliot: Mastercard et Visa, partons donc sans elles

Publié le 16/12/2010 à 08:58, mis à jour le 16/12/2010 à 10:23

Il ne s'agit pas d'une fixation des prix à l'insu du consommateur, où des concurrents s'entendent pour ne justement pas faire jouer la concurrence. On peut ici choisir de voir la situation comme une simple entente entre deux personnes (morales) où l'une dit à l'autre: tu peux utiliser mon système de crédit, mais seulement si tu ne changes pas le prix de vente de tes items. Tu fais moins de marge sur ta vente, mais je t'amène plus de volume. Bref une entente qui n'a pas d'objet anticoncurrentiel, mais est purement commerciale.

Mastercard et Visa plaideront vraisemblablement en ce sens.

Le gouvernement devrait intervenir

Si le Bureau devait perdre son recours le gouvernement fédéral devrait intervenir et légiférer.

Il est anormal que le consommateur qui ne procède pas par carte de crédit ait à indirectement supporter les charges de ceux qui procèdent par carte.

Illustrons concrètement la différence. Le coût d'une opération par carte de débit est au Canada de 0,12$ par transaction pour un commerçant, peu importe la valeur de l'achat. Si vous achetez quatre pneus d'hiver pour 400$, il en coûtera donc 0,12$ au commerçant. Par contre, à 3% de redevance sur la carte de crédit, il lui en coûtera 12$. Avec l'augmentation des volumes, la différence devient importante et se reflète inévitablement sur l'ensemble des prix.

Une étude américaine de la Federal Reserve Bank of Boston estime qu'il en coûte en moyenne annuellement aux ménages qui paient par débit près de 150$ par année en subventions à ceux qui paient par carte de crédit.

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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