Bombardier: la signature du président chinois suffit-elle?

Publié le 08/01/2014 à 09:34

Bombardier: la signature du président chinois suffit-elle?

Publié le 08/01/2014 à 09:34

Pierre Beaudoin ne se défile pas, mais est peu loquace sur les raisons du départ. «Ce n'est pas en raison de ce qui ne fonctionnait pas. Nous avions le sentiment que Raymond Jones serait la bonne personne pour diriger cette équipe», dit-il simplement.

Ce n'est pas ce qui fera taire ceux qui disent que le départ est lié au fait que les commandes ne rentrent pas.

Bombardier a à son carnet 182 commandes fermes de CSeries. Il lui en manque 118 pour atteindre son objectif de 300 au moment du lancement officiel.

En théorie, s'il n'y a pas de retard – et la direction n'en souhaite certainement pas - il ne lui reste guère plus qu'un an pour atteindre l'objectif.

En juin 2012, Pierre Beaudoin confiait aux Affaires que l'entreprise n'était pas si pressée d'obtenir la marque des 300 appareils. Il indiquait que le calendrier de production prévoyait 30 appareils pour la première année, 60 l'année suivante et 120 à la troisième année. Pas question, à l'époque, de faire de compromis sur les prix.

De tels compromis, expliquait-il, ont déjà été faits pour obtenir des clients de lancement.

Avec le récent départ de Chet Fuller, quelque chose nous dit cependant que l'humeur a changé chez Bombardier et que le besoin d'obtenir des commandes vient de prendre le dessus sur celui d'obtenir un bon prix.

C'est dire que les premières années du CSeries pourraient ne pas être aussi lucratives que ce que prévoit le plan d'affaires.

On devrait mieux voir si tel est le cas d'ici quelques mois. Particulièrement alors qu'Air Canada s'apprête à décider s'il elle achète ou non des CSeries.

La signature du président chinois suffit-elle?, demandait-on en titre.

Pour l'instant, les apparences sont qu'elle sera insuffisante pour que, à court terme à tout le moins, l'avionneur puisse faire d'aussi bons chiffres que ceux qu'il espérait.

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À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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