Ne tuez pas UberX

Publié le 17/02/2015 à 11:44

Ne tuez pas UberX

Publié le 17/02/2015 à 11:44

L’industrie du taxi est figée dans le passé

C’est vrai qu’écouter la radio haïtienne en compagnie d’un chauffeur qui vous parle de sa famille restée dans les Antilles n’a pas son pareil lorsqu’il fait -20 degrés. Mais combien de fois ai-je vu d’autres chauffeurs marmonner à leur cellulaire pendant le trajet, ou qui refusent la carte de crédit, ou pire, qui disent ne pas avoir de monnaie quand on leur présente un billet de 20 dollars pour régler une course de 15 dollars.

Alors, que fait l’industrie du taxi pour répliquer? Elle braille! Comme lors de l’implantation du service de l’autobus 747 qui fait la navette du centre-ville jusqu’à l’aéroport, dont elle réclamait l’abolition. Aujourd’hui, elle demande l’interdiction d’UberX sur le territoire de Montréal, comme ç’a été le cas dans plusieurs villes à travers le monde. Elle cotise même les chauffeurs pour lancer une campagne de sensibilisation auprès des clients sur les risques que comporte UberX.

Malheureusement, cette stratégie semble porter ses fruits. Le service UberX est jugé illégal par la Ville de Montréal et le ministère du Transport. Deux chauffeurs se sont récemment fait confisquer leur voiture et imposer une amende.

D’un autre côté, il faut reconnaître que les chauffeurs de taxi sont soumis à une règlementation contraignante et doivent payer des permis un prix qui n’a plus de raison d’être (200 000$ - certains considèrent leur permis comme un investissement et désespèrent, je les comprends, de voir sa valeur descendre en raison de l’arrivée d’Uber dans le paysage). Pourquoi ne pas revendiquer des assouplissements de ce côté-là? Et plus d’encadrement pour Uber, comme le recommande le parti municipal Projet Montréal?

Outre les efforts d’un outsider, l’entrepreneur Alexandre Taillefer qui veut revitaliser l’industrie en la dotant de technologies de pointe, le monde du taxi ne propose rien d’excitant.

Dans d’autres secteurs, la concurrence augmente la qualité du service et fait baisser les prix au profit des consommateurs.

Les taxis ne veulent pas de concurrence. L’industrie ne veut pas innover. Vive le statu quo! Aux dépens des clients.

Lire le billet de mon collègue Julien Brault sur le sujet: UberX ou pourquoi Montréal devrait abolir les permis de taxi

Aussi: Arrondir ses fins de mois avec UberX

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À propos de ce blogue

Les finances personnelles, ça consiste à gérer son argent au jour le jour en fonction d’objectifs plus ou moins éloignés. En regardant du bon angle, on constate qu’il s’agit d’un instrument pour réaliser ses ambitions et ses rêves. C’est avec humanité et une pointe d’humour que Daniel Germain compte aborder les finances personnelles dans ce blogue, dont l’objectif est de vous informer et de vous faire réagir. Daniel Germain assume la direction du magazine de finances personnelles Les Affaires Plus depuis 2002 et a développé de vastes connaissances sur le sujet.