Sur la route des profits

Publié le 10/10/2011 à 11:36

Sur la route des profits

Publié le 10/10/2011 à 11:36

Blogue. Dans quelques jours, les sociétés commenceront à publier les résultats de leur trimestre clos le 30 septembre. Pour les entreprises considérées de façon individuelle, c’est toujours une période importante.

L’investisseur actionnaire en profite ainsi pour constater si sa société performe comme prévu, et sinon, il tentera de savoir pourquoi. Mais lorsqu’on investit à long terme, le trimestre n’est qu’un point sur une longue courbe. Il a son importance, mais pas tant que ça.

Pour le marché dans son ensemble, les investisseurs seront à la recherche de signe de ralentissement économique. Car si les résultats du trimestre s’annoncent bons, du moins par rapport à l’épais contexte de crainte dans lequel il s’est déroulé, ce sont les commentaires des dirigeants concernant les perspectives pour le reste de 2011 et 2012 qui attireront l’attention.

Et là, il faut s’attendre à ce que la prudence soit le mot d’ordre chez les dirigeants. En effet, ils n’ont pas grand-chose à gagner à faire des prévisions ultra optimistes alors que les attentes des marchés sont déprimées.

C’est à partir des résultats et des commentaires des dirigeants que les spécialistes ajusteront leurs prévisions. Celles-ci ont déjà commencé à baisser pour 2012, en raison du contexte macro-économique. Jusqu’à maintenant, ce ne sont que des ajustements mineurs. Ainsi, selon Bloomberg, les analystes ont abaissé de 2,6% à 110,78$ leurs prévisions pour le S&P 500 en 2012. Le marché ce matin se vend 10,7 fois ces profits prévus.

En théorie, c’est vraiment pas cher. Sauf que si la thèse qui a soutenu la baisse des indices se confirme, soit la récession, les prévisions de 2012 n’ont pas fini de baisser. Si on regarde le dommage moyen fait lors d’une récession aux profits, les bénéfices pourraient baisser de 12%.

Or, les analystes prévoient environ 99$ cette année, une progression de 17% par rapport à 2010. Si la récession se confirme, ils pourraient donc atteindre 87$ en 2012. L’indice se vend environ 13,6 fois ces profits.

Vous avez donc les deux bornes d’évaluation du marché : sans récession, il se vend 10,8 fois les profits et avec la récession, c’est 13,6 fois. N’oubliez pas que ce dernier ratio serait le creux, soit calculé avec des bénéfices de récession.

À cette évaluation (13,6 fois), le marché vous procure un rendement de 7,3%, ce qui est tout de même attrayant par rapport aux rendements offerts par les titres à revenu fixe.

Bernard Mooney

 

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