Mooney: Pétrin canadien

Publié le 17/04/2013 à 09:07, mis à jour le 17/04/2013 à 09:18

Mooney: Pétrin canadien

Publié le 17/04/2013 à 09:07, mis à jour le 17/04/2013 à 09:18

[Photo : Bloomberg]

BLOGUE. La forte baisse du prix de l’or de cette semaine met en lumière le problème du marché boursier canadien.

N’ayez crainte, je ne vous parlerai pas des fluctuations du prix de l’or. Les tentatives pour identifier un creux sont risibles. Encore plus ces proclamations pour dire qu’à tel prix, l’or sera une aubaine.

Sauf que les événements de cette semaine m’ont rappelé ce lecteur qui me demandait d’où proviendrait la croissance de la Bourse canadienne dans les prochaines années. Même en réfléchissant longuement, je n’ai pu lui répondre avec beaucoup d’enthousiasme.

En fait, j’ai évalué le potentiel de nos grands secteurs boursiers un par un et franchement, ce n’est pas gai.

D’abord, avec la croissance économique qui ralentit en Chine et surtout, avec l’engouement qui est mort pour tout ce qui touche aux ressources naturelles, il est difficile d’être enthousiaste pour le secteur des matériaux et de l’or. Habituellement, après un cycle haussier aussi puissant, la vague baissière surprend tout autant par sa durée et sa profondeur.

Le secteur pétrolier est aussi rempli d’incertitudes et d’inquiétudes. Ce qui se passe aux États-Unis, avec leurs importantes découvertes de gaz et de pétrole, noircit considérablement les perspectives.

Du côté des services financiers, dominés par les banques, ce secteur qui constitue le coeur, l’âme et les muscles de la Bourse canadienne depuis maintenant plusieurs décennies, vit également des moments moins clairs. Là, c’est le comportement de l’économie canadienne interne qui provoque des inquiétudes.

D’une part, la croissance et la création d’emplois sont faibles, ce qui affecte les prêts des banques. De plus, les consommateurs canadiens sont très endettés. Enfin, le secteur immobilier a fini d’être la locomotive qu’il a été depuis 10 ans.

Oups, soudainement (pas si soudainement), les perspectives des grandes banques sont elles aussi moins réjouissantes.

Les autres secteurs contiennent bien de belles sociétés intéressantes, si vous êtes sélectifs. Par contre, ils sont loin d’avoir l’importance des autres.

Je suis loin d’être alarmiste, mais lorsque je constate les problèmes de ces principaux secteurs canadiens, je me dis qu’il est difficile de voir d’où viendra l’appréciation boursière.

Tout cela pour dire que notre Bourse (et notre économie) ont besoin d’un coup de pouce. La Banque du Canada peut bien abaisser ses taux d’intérêt directeurs, qui sont déjà assez bas. Ce qui aiderait, mais modestement. Par contre, en raison de l’interprétation qu’en feraient les investisseurs internationaux, le dollar canadien se déprécierait par rapport à la devise américaine, ce qui ne pourrait qu’aider une partie de notre économie.

Bernard Mooney

 

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