Mooney: La peur des sommets

Publié le 07/03/2013 à 09:32, mis à jour le 07/03/2013 à 11:02

Mooney: La peur des sommets

Publié le 07/03/2013 à 09:32, mis à jour le 07/03/2013 à 11:02

Les nouveaux sommets peuvent donner le vertige à certains investisseurs. Photo: Bloomberg

BLOGUE. Souffrez-vous d’acrophobie boursière?

Les principaux indices boursiers américains sont à de nouveaux sommets historiques, ou tout près. L’indice Dow Jones a franchi les 14 000, surpassant son précédent record de 2007.

Le S&P 500, à 1542, est à une dizaine de points de son sommet de mars 2000 et à 34 points de celui de 2007, à partir duquel le cruel marché baissier de 2007-09 a commencé.

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Nouveaux sommets boursiers: les investisseurs auront-ils le vertige?

Pour les amateurs de graphiques, vous avez donc un triple sommet parfait, celui de 2000, de 2007 et de 2013. Après les deux premiers, on a eu des marchés baissiers historiques qui ont marqué au fer rouge les investisseurs. Ma mère dirait, «jamais deux sans trois...»

Pas surprenant que les manchettes liées aux nouveaux plus hauts récents du Dow Jones soient accompagnées d’avertissements, de mises en garde et de prédictions négatives.

Or, outre les sommets et la forme graphique, là s’arrêtent les points communs. En 2000, vous aviez le plus grand enthousiasme de tous les temps pour les actions; aujourd’hui, c'est loin d'être le cas. En 2000, le S&P 500 se nécogiait à au moins 25 fois les profits et les titres du Dow Jones également. Les grandes multinationales et les titres technos se vendaient à 30 fois et souvent beaucoup plus.

En 2007, ces indices se vendaient à au moins 20 fois les profits avec des taux d’intérêt beaucoup plus élevés.

Aujourd’hui, le S&P 500 se vend environ 13 fois les bénéfices avec des taux à 2%.

En 2007, l’indice de confiance des consommateurs se retrouvait à 99,5 alors qu’il est de seulement 63,6. Il était à des niveaux records au début de 2000, signe que la confiance régnait comme jamais, dans tous les recoins de l’économie. Nous sommes Ô, très loin de cela aujourd’hui.

Il y a bien des incertitudes, les investisseurs soint loins d'être euphoriques, les sociétés sont en santé et la Bourse dans son ensemble est loin d’être surévaluée. C’est ce qui me fait dire que les investisseurs ne devraient pas avoir peur de la Bourse, malgré ses sommets. Les perspectives de rendement demeurent excellentes pour les trois à cinq prochaines années («excellentes» signifiant entre 8 et 10% par année).

Un dernier mot sur l’évaluation. Le S&P 500 s’est apprécié de 130% depuis son creux de 2009. Or, ce qui est remarquable à mes yeux, c’est que je ne vois aucun secteur grossièrement surévalué, aucun segment «trop» populaire. Cela également en dit long sur le contexte boursier.

Bernard Mooney

P.S. Les amateurs de graphiques devraient jeter un oeil sur celui de l’indice de Shanghai, depuis 2007...

 

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