Mooney: Honte aux fonds canadiens

Publié le 26/05/2011 à 15:41

Mooney: Honte aux fonds canadiens

Publié le 26/05/2011 à 15:41

Blogue. L’industrie des fonds communs canadiens devrait avoir honte. Il y a maintenant plus de 20 ans que j’écris que les fonds communs ici ont des frais trop élevés. C’est encore vrai.

À l’époque, c’est-à-dire vers la fin des années 1980 et au début des années 1990, on me disait que c’était normal. L’industrie était jeune, en pleine croissance et c’était normal dans ce contexte que les frais soient «un peu» élevés.

Plus tard, alors que l’industrie a pris des proportions monstrueuses (et monstrueusement payantes pour les grandes financières canadiennes), le discours a changé. Maintenant, on explique les différences (en fait, les frais plus élevés) par la structure de l’industrie canadienne. Autrement dit, lorsque dans les études comparatives à l’échelle mondiale on classe le Canada parmi les pires sur le plan des frais, c’est parce que ces études ne tiennent pas compte de la structure différente de l’industrie canadienne.

De la bouillie pour les chats. Morningstar a publié il y a quelques semaines un rapport intitulé «Global Fund Investor Experience 2011», qui réaffirme que les frais des fonds canadiens sont beaucoup trop élevés.

Le rapport compare les ratios du total des frais (TER) de fonds offerts dans 22 pays et constate que les frais canadiens sont les plus élevés parmi les fonds d'actions, se classent troisièmes pour les fonds de titres à revenu fixe et arrivent premiers ex aequo avec ceux d'un autre pays pour les fonds du marché monétaire.

Le rapport affirme aussi que « ces coûts ne s'expliquent pas par des caractéristiques propres au marché canadien », comme le fait souvent valoir le secteur des fonds.

Morningstar a constaté que « le Canada est le seul pays visé par l'étude qui a des TER dans le groupe le plus élevé pour chacune des trois grandes catégories » et a attribué au Canada la très mauvaise note de F- dans la catégorie « honoraires et frais », la plus faible de tous les pays étudiés.

L’explication de ces frais élevés est assez simple : l’industrie canadienne est protégée. Le Canada limite la concurrence en ne permettant pas aux fonds domiciliés à l'étranger d'être enregistrés pour la vente sur son territoire. De cette façon, les grandes banques canadiennes et les géants comme la Financière Power peuvent se remplir les poches sur le dos des épargnants.

Ô Canada!

Bernard Mooney

 

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