Mooney: Fairfax craint la déflation

Publié le 28/03/2011 à 09:49

Mooney: Fairfax craint la déflation

Publié le 28/03/2011 à 09:49

Blogue. Un des points communs de Fairfax Financial Holdings, la société dirigée par Prem Watsa, avec Berkshire Hathaway, de Warren Buffett, est certes leur rapport annuel.

Leur rapport annuel est en effet une lecture intéressante et fort instructive. Fairfax publie un des meilleurs au Canada, c’est certain. Alors que celui de Berkshire, sous la plume de M. Buffett, est un cours accéléré en placement et en gestion des affaires. 

Les deux sociétés sont centrées sur l’assurance alors que M. Premsa et M. Buffett gèrent les placements et prennent des décisions de répartition du capital.

Les deux sont reconnus à juste titre comme de grands investisseurs. Toutefois, ce qui me fascine c’est que pendant que Warren Buffett s’inquiète ouvertement d’une reprise de l’inflation, M. Watsa lui craint la déflation. Au point d’acheter des produits dérivés pour s’en protéger, d’une valeur notionnelle de 34 milliards de dollars US, au coût de 302M$US.

Prem Watsa craint que les États-Unis et l’Europe vivent ce que le Japon vit depuis 20 ans (absence de croissance réelle avec plusieurs périodes de baisse des prix). Ce qui m’a fait penser que ce dernier voit le contexte macro-économique avec les mêmes lunettes que le grand patron de la Federal Reserve. Ben Bernanke a étudié à fond la situation japonaise et agit de façon à éviter qu’elle se produise aux États-Unis. C’est pourquoi il poursuit une politique monétaire ultra-accommodante.

Du côté placement, Prem Watsa est également très prudent. En mai et juin 2010, il a décidé de porter à 100% sa protection contre une baisse des indices boursiers (dans le jargon, on dit qu’il a hedgé son portefeuille à 100%). Évidemment, jusqu’à maintenant, ce ne fut pas une bonne décision. Son programme de protection lui a coûté 936M$US en 2010 (45,61$US par action)!

Entre autres, il s’inquiète de la Chine qu’il qualifie de bulle (cette partie de son message aurait pu être écrite par moi tellement il reprend les mêmes thèmes que dans mon reportage sur la Chine de cette semaine).

Il termine en disant qu’à la fin de 2010, il avait 57% de son portefeuille dans des actions américaines contre 18% au Canada et 25% dans le reste du monde.

«Il est intéressant de noter qu’en 1995, nous avions 69% de notre portefeuille en actions canadiennes lorsque le Canada était en vente et que le prix des matières premières était très bas. Les choses changent et elles vont changer encore!»

Ça aussi on dirait que c’est moi qui l’écrit…

Bernard Mooney

 

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