Mettre une camisole de force à la Fed

Publié le 12/08/2010 à 15:05

Mettre une camisole de force à la Fed

Publié le 12/08/2010 à 15:05

Blogue. Qu’est-ce qu’il y a de si tragique à avoir une reprise économique ordinaire, pas trop forte?

Je me pose la question car l’annonce de la Federal Reserve, qu’elle poursuivrait ses interventions pour aider une économie dont la croissance déçoit, pourrait bien avoir un effet perverse.

Les marchés financiers ont réagi négativement. Or, si cette réaction transpire dans la vraie vie et affecte la confiance des entreprises et des consommateurs, là vous pourriez avoir un important ralentissement.

La banque centrale américaine trempe trop dans la sauce politique, à mon goût. C’est pour cela par exemple qu’elle a continué sa politique d’accommodation en 2002-03 même après les débuts de la reprise, en raison du rythme trop faible de création d’emplois. Résultat : les bas taux d’intérêt ont provoqué une bulle immobilière, qui s’est mal finie!

Depuis plus de 20 ans, la Fed intervient un peu trop que le ferait un gardien prudent et conservateur du système économique, au point où l’économie est devenue, à chaque cycle, un peu plus dépendante.

Il est évident que les politiciens sont prêts à presque tout pour accélérer la croissance économique, tout le temps. Qui dit croissance, dit plus d’emplois, dit plus de revenus (donc un déficit moindre) et dit plus d’électeurs enclins à voter du « bon bord »! D’autant plus que la facture de cette croissance fouettée est souvent reçue quelques années plus tard.

Je sais très bien que les experts sont déçus de la reprise et qu’après la crise et la profondeur de la récession, on aurait bien aimé une forte croissance économique. Par contre, je me demande s’il ne serait pas préférable d’avoir une croissance faible, dans les 2-3% par année, mais plus soutenable à long terme.

Il faudrait peut-être perdre notre manie de vouloir intervenir à tout moment dans l’économie au moindre signe de ralentissement. À long terme, ces interventions font peut-être plus de tort que de bien.

Bernard Mooney

 

 

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