Réponse à Birdog le positif

Publié le 25/11/2009 à 15:12

Réponse à Birdog le positif

Publié le 25/11/2009 à 15:12

Par Paul Dontigny Jr

Blogue.Cher Birdog,  vous vous demandez si les "spéculateurs Bears" sont la cause des problèmes ???  C'est un peu comme se demander si le Centre Jean Lapointe est responsable de l'alcoolisme ... Vous pourriez dire qu'il en bénéficie puisque s'il n'y avait pas d'alcooliques, le centre ne pourrait pas exister et selon ce raisonnement erroné, on pourrait croire que le Centre espère qu'il y aura toujours plus d'alcooliques.  Ça ne fait aucun sens n'est-ce pas ?  

Sachez que la plupart des Bears agissent plus en policiers, en régulateurs d’excès dans les marchés financiers, qu’en spéculateurs.  Il y a eu bien sûr quelques hedge funds et firmes de courtages qui ont inventé des rumeurs et mauvaises nouvelles sur des compagnies qu’ils avaient vendues à découvert.  Il ne faut pas confondre ces prédateurs financiers aux investisseurs à long terme (les Bears) qui considèrent que les actions sont trop chères ou trop risquées à un moment donné.

Est-ce que les gens qui vendent un titre qu'ils considèrent trop cher (comme Nortel à 125$ et 125 fois les profits qui en plus étaient frauduleusement gonflés)  sont responsables des pertes des inconscients qui empruntent de l'argent pour acheter ces mêmes titres.  Bien sûr que non.

Par contre, l'analyste d'une firme de courtage appartenant à une banque principale du pays qui recommande à notre spéculateur sur marge d'acheter le titre, lui est-il la cause des pertes futures ?  Si son prix sur Nortel était de 180$ dans son rapport publié au grand public, n'est-ce pas lui qui est coupable ?  Bien sûr que oui.  L’acheteur est-il aussi coupable ?  Bien sûr que oui et il doit reconnaître son erreur.  L’erreur peut provenir de son ignorance (c’est là que l’analyste devrait avoir une responsabilité), ou de son avidité, ou simplement d’une erreur dans son anticipation du futur.

Si vous voulez vous promener dehors en costume de bain l'hiver, allez-y.  Vous ne serez peut-être pas malade.  Si vous voulez acheter des obligations d'une petite compagnie privée qui vous promet 18% de rendement, allez-y donc !  Si votre diète consiste essentiellement d’aliments gras et sucrés sans protéines ou vitamines, c’est encore légal au Canada alors profitez-en !!!  Vous aurez bien le temps de changer votre alimentation un jour …

Et si ça vous plait d'acheter des actions de compagnies qui cachent leurs véritables pertes comme les banques, car vous croyez qu'elles réussiront toujours à les cacher, c'est votre choix.  Et si vous trouvez que 20x les profits prévus de 2011 est un bon prix à payer pour l'indice S&P 500, personne ne vous retiens.  D’ailleurs plusieurs conseillers vous diront que c’est le temps d’acheter plus que jamais car tout le monde est négatif et il y a beaucoup « d’argent sur les side lines ».  Notez aussi que le ratio est semblable à celui de 2007 ou début 2008 avant la baisse.

Si ça ne vous dérange pas que pratiquement toutes les fois qu'il y a eu de tels ratios dans l'histoire le rendement à long terme a été très loin en dessous de la moyenne et négatif sur plusieurs longues périodes (sommet de 1929 à 19x les profits des 12 derniers mois), et que de lourdes baisses se sont produites très souvent à la suite de telles évaluations, c'est votre choix.

Vous devez seulement vous demander si votre choix est éclairé et surtout, qui vous procure cet éclairage et comment sont-ils payés ?

Et pour répondre à une de vos questions : bien sûr que j’espère que les prix des actions vont chuter pour que je puisse enfin acheter à des prix économiquement justifiables. 

Entretemps, je fais partie de l’infime minorité qui n’a pas de pertes à « récupérer ».  Je me vante bien sûr mais il est important de réaliser l’impact de ma situation sur mon processus psychologique de décision. 

N’ayant pas à me refaire, come on dit, mon opinion n’est pas biaisée face aux actions.  Je n’ai pas un profond désir ou besoin que les actions remontent.  Je suis indifférent.  Cette objectivité, dans le monde de l’investissement, vaut beaucoup.  L’idée est de développer ce genre d’objectivité indépendamment de nos positions en portefeuille.  Dites-vous bien que votre positif peut vous aider à guérir votre corps, mais il ne peut malheureusement pas rembourser les milliers de milliards de dollars qui ont été perdus, gaspillés, volatilisés par de la spéculation sur emprunt par nos grandes institutions financières. 

Votre positif peut vous aider à vous retrousser les manches et travailler pour récupérer les pertes.  Mais il ne vous récupèrera probablement pas ces sommes sans travail, juste en attendant les gros gains faciles, sans risques et sans travail.  Et il ne fera pas remonter comme par magie le prix des maisons de 25% d’emprunteurs hypothécaires américains au-dessus du montant de leur dette (la dette excède la valeur de leur maison et je suis certain que ces gens étaient très positifs il y a 3 ans).

Ça devrait être la leçon de cette crise mais puisque les gens n’ont de toute évidence pas encore compris, de nouvelles pertes doivent se produire pour assurer la leçon.  L’histoire se répète de façon tellement similaire que s’en est épeurant.  De plus, nos leaders qui nous disent agir dans le but de ne pas répéter les erreurs de 1929-1932 sont en train d’agir exactement …. exactement !!! … comme ceux de cette période.

Posez-vous cette question : Si on vous remboursait immédiatement toutes vos pertes encourues depuis 2 ans.  Investiriez-vous votre nouveau portefeuille total dans les mêmes proportions en actions que votre portefeuille actuel ou que votre portefeuille d’il y a deux ans ?  Ou seriez-vous plus prudent ?

Paul Dontigny Jr. M.Sc.,CFA

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