Depuis fin mai, un concert de pelles mécaniques, de camions de sable et de balais mécaniques se fait entendre dans les environs de l'Hôpital Sainte-Justine. Et sous peu, les marteaux piqueurs se joindront aux musiciens. Comment limiter la perturbation du voisinage et des patients, qui continuent d'occuper l'hôpital ?
L'établissement vient d'entreprendre un projet d'agrandissement et de modernisation de près de 1 milliard de dollars. L'hôpital universitaire pour enfants et mères a lancé de gros travaux d'excavation pour aménager un immense terrain de stationnement souterrain de 1 200 places. Ces travaux, la partie la plus dérangeante du projet, doivent prendre fin en janvier 2013.
Pour ne pas empoisonner la vie des patients et des voisins, Sainte-Justine a pris les grands moyens. «Il y a un an, les fenêtres du côté ouest de l'hôpital ont été changées pour des modèles plus résistants aux infiltrations de poussière et au bruit», souligne Roger Jacob, directeur du projet.
L'établissement a aussi réalisé des travaux en rapport avec la ventilation, la climatisation et la filtration dans certaines parties de l'hôpital pour assurer la protection maximale des salles d'opération et des chambres de patients dont le système immunitaire est très vulnérable.
Pour réduire la quantité de poussière dans l'air à l'intérieur comme à l'extérieur du chantier, différentes mesures sont appliquées. Les roues des camions sont nettoyées à l'eau avant leur sortie du chantier. Les rues avoisinantes sont aussi entretenues quotidiennement avec des balais mécaniques et des camions-citernes.
Le CHU Sainte-Justine a mis en place un système d'information et d'échange afin de mieux répondre aux préoccupations des résidents du quartier. «Un employé à temps plein a été affecté à cette tâche», dit M. Jacob.
Afin d'éviter l'utilisation d'explosifs lorsque viendra le temps de creuser le roc, SNC-Lavalin, sélectionnée par appel d'offres pour les services d'ingénierie, utilisera des marteaux piqueurs venus expressément de Manhattan.
Une fois l'excavation terminée, deux bâtiments consacrés aux soins spécialisés et à la recherche seront construits d'ici décembre 2016. Ces bâtiments, qui feront près de 70 000 mètres carrés (750 000 pieds carrés), seront reliés au bâtiment existant par des passerelles ou des passages souterrains.
Roger Jacob dit n'être nullement inquiet malgré les controverses au sujet de SNC-Lavalin. «Il s'agit d'une entreprise très compétente et qui affiche une solide santé financière», dit-il. Le patron du projet assure avoir bénéficié des conseils d'Infrastructures Québec pour l'attribution du contrat.
