Réconcilier deux visions des universités

Publié le 17/11/2012 à 00:00

Réconcilier deux visions des universités

Publié le 17/11/2012 à 00:00

Les collaborations entre les universités et les entreprises et l'orientation des fonds publics de recherche vers des projets de plus en plus ciblés divisent le monde universitaire. Si certains ne jurent que par la recherche qui donne des résultats immédiats, d'autres craignent son assujettissement aux besoins du secteur privé.

Ce thème fera partie des sujets à débattre lors du sommet annoncé par Québec sur les universités dans les prochains mois. De plus en plus de voix réclament de véritables états généraux pour discuter de la mission, de l'avenir et du financement des universités.

La Fédération québécoise des professeures et professeurs d'université est de ceux-ci. «Ce n'est pas le rôle des universités que de devenir des sous-traitants des entreprises, dit Max Roy, président de l'organisme. Les universités ne sont pas au service du privé ni de l'économie.» La FQPPU souhaite que les partenariats avec les entreprises soient assujettis à des règles strictes pour préserver l'indépendance des chercheurs.

Guy Breton, recteur de l'Université de Mont-réal, a une opinion plus nuancée. «Les cerveaux doivent correspondre aux besoins des entreprises». Il ne faut pas démoniser les entreprises, selon lui. Il nie l'ingérence du secteur privé dans la recherche. «Ce sont les chercheurs qui choisissent leurs sujets de recherche.» Il indique que seulement 5 % des dollars investis en recherche à son université proviennent de contrats directs avec des entreprises.

Pour un meilleur équilibre

Pour Luce Samoisette, rectrice de l'Université de Sherbrooke, les collaborations avec les entreprises sont essentielles. «Quand un professeur en génie fait de la recherche, il a besoin d'appliquer ses résultats», dit-elle. Elle précise cependant que «le privé ne doit pas dicter aux universités quoi faire».

La recherche fondamentale et la recherche appliquée ont leur place dans les universités, selon le Dr Pavel Hamet, chercheur à la Faculté de médecine de l'Université de Montréal et porte-parole du Rendez-vous du savoir. Mais il plaide pour un meilleur équilibre entre les deux. «Dans la recherche fondamentale en santé, les chercheurs ont 85 % de risques que leurs demandes de subvention soient refusées, dit-il. C'est décourageant.» Il souligne que la recherche fondamentale est à la base des grandes découvertes médicales qui font avancer les connaissances .

«Dernièrement, le balancier a trop penché du côté pratique et utilitaire», affirmaient pour leur part 24 professeurs-chercheurs québécois dans une lettre ouverte publiée dans Le Devoir en mai dernier : «La recherche scientifique ne doit pas être réduite à un utilitarisme immédiat... Il est impossible de prévoir quels développements théoriques sont le plus susceptibles de contribuer aux innovations technologiques.» C'est la recherche fondamentale en mathématiques, par exemple, qui est à l'origine de l'informatique.

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