À l'occasion du Rendez-vous du savoir, quatre chercheurs de la relève des universités québécoises ont été honorés dans le cadre du concours Ça mérite d'être reconnu ! organisé par Tourisme Montréal. Gros plan sur les gagnants.
En s'efforçant d'amener les robots à coopérer avec les humains, Vincent Duchaine vit son rêve d'enfant à fond. «J'ai grandi avec Goldorak, Astro le petit robot et La Guerre des étoiles, dit ce professeur du Département de génie de la production automatisée de l'École de technologie supérieure. Les robots m'ont toujours fasciné !» Aujourd'hui, ses travaux en robotique pourraient bien révolutionner la fabrication industrielle et la vie des personnes handicapées.
«Les robots industriels utilisés jusqu'ici sont forts, mais idiots», soutient le chercheur de 33 ans. Pour prévenir les risques de collision avec les employés, il est souvent nécessaire de les mettre dans des espaces à part. Le défi de Vincent Duchaine consiste à concevoir des robots capables de travailler aux côtés des humains. Un croisement entre les humanoïdes de son enfance et les robots industriels, donc.
Déjà, il a collaboré avec General Motors en ce sens. Le robot qu'il a mis au point pour une chaîne de montage de l'entreprise répond aux directives des humains par un simple toucher. Une innovation que GM a qualifiée de «pas de géant».
Le jeune ingénieur travaille ces temps-ci à doter les robots d'une peau artificielle. Grâce à des micros capteurs, cette peau en silicone, flexible et étirable, peut détecter les variations de pression d'un toucher. Un robot muni d'une telle peau pourrait, par exemple, cesser tout mouvement s'il heurtait un humain ou encore déterminer lui-même quelle pression exercer pour manipuler un objet sans qu'il soit chaque fois nécessaire de le reprogrammer.
Cette nouvelle génération de robots pourrait permettre aux PME d'entrer dans l'ère de la robotique, selon Vincent Duchaine. Ce dernier est aussi cofondateur de la firme Robotiq, dont la main robotique à usage industriel est vendue à l'échelle mondiale. «Les robots sur lesquels nous travaillons seront plus simples à programmer et plus flexibles pour s'adapter à différentes petites productions», explique-t-il.
Ses travaux améliorent aussi la qualité de vie des personnes handicapées. Il a ainsi travaillé avec la firme québécoise Kinova à la conception d'un bras robotisé pour assister les personnes en fauteuil roulant. Et il s'affaire maintenant à créer une prothèse munie de capteurs tactiles qui restituerait le sens du toucher aux personnes amputées de la main. Cette prothèse sera plus facile à contrôler, augmentant d'autant l'habileté des personnes amputées à effectuer les petits gestes du quotidien.
