Passionné de commerce et de poésie

Publié le 04/07/2009 à 00:00

Passionné de commerce et de poésie

Publié le 04/07/2009 à 00:00

Alors que les adeptes de " Liberté 55 " se font dorer sur les plages et travaillent leur jeu sur le terrain de golf, des entrepreneurs rentrent encore au bureau régulièrement, sinon tous les jours. Ils ont des étincelles dans les yeux lorsqu'ils parlent de leur entreprise. Et ils sont âgés de 75, 80 ans, ou même plus ! Mais qu'est-ce qui peut bien les faire courir encore ? Nous vous présentons des portraits de passionnés. Cette semaine, Raymond C. Setlakwe, de Thetford Mines.

1 de 6

" Patience, patience, / Patience dans l'azur ! / Chaque atome de silence / Est la chance d'un fruit mûr ! "

Après le commerce, Raymond C. Setlakwe avoue son grand amour pour la poésie. Si vous lui demandez, il vous citera Paul Valéry et de nombreux poètes. Mais décrire M. Setlakwe par deux passions est trop restrictif : il a visité plus de 40 pays, aime le théâtre et l'opéra, joue au golf, pratique le ski alpin et la natation... et collectionne les points d'inaptitude pour excès de vitesse. " Il y a d'autres choses à faire dans la vie que s'étendre sur une plage ", lance celui qui a eu 81 ans le 3 juillet.

Le grand-père de M. Setlakwe, d'origine arménienne, avait ouvert un magasin de vêtements à Thetford Mines, en 1906. La famille vivait à l'étage. Après des études en droit, Raymond choisit d'intégrer le commerce familial en 1953. Trois ans plus tard, il en devient président.

M. Setlakwe préside le conseil d'administration de deux entreprises : Setlakwe, qui exploite un grand magasin de 60 000 pieds carrés à Thetford Mines, et Saint Hilaire, un importateur de lingerie féminine et de prêt-à-porter féminin et masculin qui possède aussi les 12 boutiques Silhouette. Il a cédé la présidence de Saint Hilaire à son fils Robert en 1997 et celle de Setlakwe à son neveu Andrew l'an dernier seulement.

Toutes les semaines, le mardi matin, M. Setlakwe quitte son domicile de Thetford Mines pour l'Île-des-Soeurs, près de Montréal, où Saint Hilaire a son siège social. Il retourne dans Chaudière-Appalaches le jeudi soir.

" J'ai toujours dit que j'aimerais mieux mourir usé que rouillé, affirme l'ancien sénateur et ancien administrateur d'Hydro-Québec. Je suis toujours resté actif physiquement et mentalement. Pour moi, le travail n'a jamais été une corvée; ça fait partie des bonnes choses de la vie. J'adore le commerce, et travailler quand vous n'y êtes pas obligé, il n'y a pas de plus belle job au monde. Tant que j'en ai l'énergie, je ne vois pas pourquoi j'arrêterais.

" J'ai la passion de l'être humain; ça a toujours été un enrichissement pour moi ", ajoute M. Setlakwe, qui, pour garder la main, fait encore la tournée européenne des salons de prêt-à-porter.

Une dernière citation qui reflète bien sa philosophie ? L'homme d'affaires cite Montesquieu de mémoire : " Si je savais une chose utile à ma nation qui fût ruineuse à une autre, je ne la proposerais pas à mon prince, parce que je suis homme avant d'être Français ou bien parce que je suis nécessairement homme, et que je ne suis Français que par hasard. "

( CV )

Nom: Raymond C. Setlakwe

Âge: 81 ans

Fonction: Président du conseil d'administration

Nom des entreprises: Saint Hilaire et Setlakwe

En dépit de son âge respectable, M. Setlakwe fait la navette entre Thetford Mines et Montréal toutes les semaines, en plus de courir les salons européens de prêt-à-porter.

QUELQUES QUESTIONS À RAYMOND C. SETLAKWE

Journal Les Affaires - Qu'est-ce qui a changé le plus depuis vos débuts ?

Raymond C. Setlakwe - Le pouvoir d'achat est devenu très important, ce qui fait qu'il reste de moins en moins de marchands indépendants. Les décisions se prennent plus vite aujourd'hui, mais les dirigeants disposent de beaucoup plus d'information pour prendre les bonnes.

JLA - Si c'était à refaire, vous lanceriez-vous dans les affaires ?

R.C.S. - Absolument. J'ai toujours été heureux là-dedans.

JLA - Quel a été le plus beau moment de votre carrière ?

R.C.S. - Quand j'ai acheté Saint Hilaire : ça m'a fait découvrir une autre facette du commerce, le commerce de gros. À 58 ans, c'était une nouvelle aventure et, en plus, ça m'amenait à voyager quatre ou cinq fois par année.

JLA - Quel a été le moment le plus difficile ?

R.C.S. - L'introduction de la TPS et de la TVQ en même temps : 15,56 % de taxes d'un coup. Ça a été très dur pour le commerce de détail.

JLA - Quelle est votre plus grande satisfaction ?

R.C.S. - Mes quatre enfants, six petits-enfants et trois - bientôt quatre - arrière-petits-enfants. C'est une richesse incroyable !

JLA - Si c'était à recommencer, que feriez-vous différemment ?

R.C.S. - Je ne nouerais pas certains liens d'affaires.

dominique.froment@transcontinental.ca

À la une

Bourse: triple record en clôture à Wall Street pour les indices boursiers alors que l'inflation ralentit

Mis à jour le 15/05/2024 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de Toronto a également clôturé en hausse.

Bourse: les gagnants et les perdants du 15 mai

Mis à jour le 15/05/2024 | LesAffaires.com et La Presse Canadienne

Voici les titres d'entreprises qui ont le plus marqué l'indice S&P/TSX aujourd'hui.

États-Unis: l'inflation ralentit en avril, à 3,4% sur un an, première baisse depuis janvier

Mis à jour le 15/05/2024 | AFP

La hausse des prix à la consommation a également été moins forte sur un mois.