Nathaly Riverin, l'architecte de l'École de Beauce

Publié le 13/10/2012 à 00:00

Nathaly Riverin, l'architecte de l'École de Beauce

Publié le 13/10/2012 à 00:00

Nathaly Riverin confie avoir été une mauvaise élève à l'université. Elle avait de bonnes notes, là n'est pas la question. Mais elle jetait un regard très critique sur ce qu'on lui enseignait dans ses cours de baccalauréat et de maîtrise en économie. Aujourd'hui, elle savoure sa revanche. L'École d'entrepreneurship de Beauce, dont elle est la directrice générale, est tout le contraire d'une école ordinaire.

«Quand j'étais étudiante, je me suis rendu compte que les économistes ne comprenaient pas grand-chose aux PME, se remémore Nathaly Riverin. Leurs théories ne collaient pas à la réalité de ces entreprises.» Elle était bien placée pour le savoir, elle qui a grandi dans la petite entreprise familiale de rembourrage et de pose de tapis de ses parents.

Cette constatation a teinté tout son cheminement de carrière. Ainsi, alors qu'elle est professeure adjointe en gestion des PME à HEC Montréal, elle assume la direction canadienne du Global Entrepreneurship Monitor, un projet international de recherche en entrepreneuriat. Puis, elle se joint à la Fondation de l'entrepreneurship du Québec et crée un centre de vigie sur la culture entrepreneuriale.

«Les entrepreneurs, c'est la clé du développement des régions, s'enflamme-t-elle. Ce sont eux qui créent la richesse !»

Quand Marc Dutil frappe à la porte de la Fondation, en 2008, pour présenter son idée d'école destinée aux entrepreneurs et demander un coup de pouce pour la mettre sur pied, Nathaly Riverin lève la main. «J'ai tout de suite vu son projet comme un phare pour l'avenir de l'entrepreneuriat», dit-elle.

Le président et chef de la direction du Groupe Canam voit bien qu'elle et lui sont sur la même longueur d'onde. Il lui confie la responsabilité de coordonner le développement de la future école. Et, en bon Beauceron, il place la barre très haute : l'école devra être le «Princeton de l'entrepreneurship».

Ça tombe bien, car les défis n'effraient pas Nathaly Riverin. «Je tenais à sortir des sentiers battus. Copier une école qui existait ailleurs, ça ne m'intéressait pas.»

Pour élaborer le concept, elle s'entoure de quatre comités composés d'entrepreneurs. Mais surtout, avec son équipe, elle en rencontre des dizaines et des dizaines pour connaître leurs idées, leurs attentes et leurs besoins.

«Marc Dutil nous a ouvert son carnet d'adresses, dit-elle. Les Jean Coutu et les Charles Sirois du Québec, nous les avons presque tous rencontrés. Disons que, lorsqu'on appelle un chef d'entreprise de la part de Marc Dutil, les portes s'ouvrent !»

Une école sans professeurs

Très vite, un fait s'impose : les entrepreneurs ne veulent ni professeurs ni retourner sur les bancs d'école, du moins pas de la façon habituelle. D'où le concept d'entrepreneurs- entraîneurs et d'entrepreneurs-athlètes, selon lequel des entrepreneurs d'expérience échangent avec la relève.

Ce choix d'une école sans professeurs donne lieu à de vives discussions. «C'était audacieux, certains étaient en désaccord. Mais ce n'était pas une vue de l'esprit. Les entrepreneurs eux-mêmes l'avaient demandé !», raconte Nathaly Riverin Et quand celle-ci croit à une idée, elle sait se montrer combative et persuasive. «Je tenais mordicus à ce que l'école soit branchée sur les entrepreneurs.» Les sceptiques se rallient.

D'ailleurs, tout au long de la gestation du projet, qui dure 18 mois, Nathaly Riverin doit défendre d'autres idées qui sortent du cadre traditionnel. Celle d'intégrer le sport à la formation, par exemple. «Les chefs d'entreprise performants sont presque tous actifs physiquement», plaide-t-elle. Ou encore, la décision de créer l'école sans l'aval du ministère de l'Éducation et donc, sans diplôme officiel.

«Nous n'aurions jamais pu la mettre sur pied dans des délais aussi courts si nous étions passés par le Ministère, soutient la femme de 41 ans. Et puis, les entrepreneurs ne viennent pas ici chercher un diplôme, mais plutôt des compétences et des stratégies.»

La suite lui donne raison. Après deux ans, l'École compte 31 employés et en est à sa cinquième cohorte, pour un total de 125 participants. Et 65 grosses pointures du Québec inc. ont accepté de les entraîner à devenir de meilleurs entrepreneurs.

lesaffaires.com

Voyez la vidéo de notre Personnalité d'affaires au féminin sur lesaffaires.com/videos.

Retrouvez-la aussi à la télévision, à RDI, lundi prochain entre 18 h 30 et 19 h.

À la une

Bourse: Wall Street clôt en légère hausse

Mis à jour il y a 1 minutes | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La semaine sera cruciale pour la politique monétaire et les marchés.

Bourse: les gagnants et les perdants du 29 avril

Mis à jour il y a 53 minutes | LesAffaires.com et La Presse Canadienne

Voici les titres d'entreprises qui ont le plus marqué l'indice S&P/TSX aujourd'hui.

À surveiller: TFI International, Imperial Oil et Celestica

11:20 | Jean Gagnon

Que faire avec les titres de TFI International, Imperial Oil et Celestica? Voici quelques recommandations d'analystes.