Embauchez un bouffon, et autres façons de gérer autrement

Publié le 22/09/2012 à 00:05, mis à jour le 24/09/2012 à 10:00

Embauchez un bouffon, et autres façons de gérer autrement

Publié le 22/09/2012 à 00:05, mis à jour le 24/09/2012 à 10:00

Par Olivier Schmouker

SE FAIRE DIRE SES QUATRE VÉRITÉS

Bien souvent, plus on avance en âge, plus on a de certitudes. Ce qui représente un piège, car nous préférons parfois aller droit dans le mur plutôt que de remettre en question notre conviction d'être dans le vrai. Comment y remédier ? En embauchant... un bouffon.

Cette idée - loin d'être farfelue - provient d'une étude de deux professeures de management, Guje Sevon, de l'École d'économie de Stockholm (Suède), et Liisa Välikangas, de l'Université Aalto d'Helsinki. Elles considèrent en effet que les dirigeants d'entreprise et autres managers feraient bien d'avoir un bouffon dans leur entourage, ne serait-ce que pour se faire dire leurs quatre vérités sans pour autant blesser leur ego. Comme les rois d'antan.

Ainsi, Paul Birch a été recruté en 1994 par la compagnie aérienne British Airways en tant que « bouffon officiel ». Sa mission a consisté, pendant un an et demi, à intervenir auprès du conseil d'administration comme un bouffon le faisait au Moyen Âge auprès de la cour royale. Il devait faire des remarques dérangeantes aux administrateurs et leur poser les questions que plus personne n'osait leur soumettre. « Ce n'est pas parce que vous êtes le boss que vous êtes omniscient. Au contraire, on vous masque alors certains faits gênants, ce qui est contre-productif », dit Mme Välikangas, en soulignant que l'opération avait remporté un franc succès chez British Airways. Les avantages d'avoir un bouffon à ses côtés sont multiples : - Il sert d'antidote aux certitudes, plus paralysantes qu'autre chose quand survient un événement inattendu ;

- Il représente une mine d'idées fraîches ; en fait, d'idées qu'on avait déjà en soi, mais qu'on refusait de prendre en considération ;

- Il peut se faire le porte-parole du peuple (les employés, les managers, etc.), quand les messages de celui-ci ont du mal à atteindre la haute direction ;

- Il fait prendre conscience aux dirigeants de la fragilité du pouvoir ;

- Enfin, il permet de détendre l'atmosphère quand celle-ci est trop tendue.

« Aujourd'hui, il est tout à fait envisageable de recruter un consultant externe comme bouffon, pourvu que celui-ci accepte de jouer un tel rôle », dit Mme Välikangas. Car ce rôle est périlleux : « Quand quelqu'un agit en bouffon, il est étiqueté comme tel à vie », souligne-t-elle.

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