Vie privée: raison d'être et vulnérabilité de Facebook

Publié le 01/02/2012 à 17:53, mis à jour le 01/02/2012 à 17:57

Vie privée: raison d'être et vulnérabilité de Facebook

Publié le 01/02/2012 à 17:53, mis à jour le 01/02/2012 à 17:57

Par AFP

Le respect des données privées des internautes est le talon d'Achille de Facebook, un site fondé sur la conviction qu'ils ont un réel désir de faire connaître leur vie, mais forcé plusieurs fois de se défendre de faire une utilisation mercantile de leurs informations.

Le patron fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg, a dû présenter des excuses à plusieurs reprises après les protestations d'utilisateurs de son site scandalisés de voir que leurs activités en ligne étaient accessibles à un large public d'annonceurs ou d'internautes.

Dès décembre 2007, alors que Facebook compte déjà 55 millions d'utilisateurs, Mark Zuckerberg présente des excuses pour la fonctionnalité Beacon, qui alerte toute la communauté Facebook dès qu'un internaute fait des achats en ligne. "Nous avons fait beaucoup d'erreur en concevant cette fonctionnalité, mais encore plus en gérant ces erreurs", reconnait-il.

Facebook donne alors l'impression moins de s'excuser pour les fautes commises que pour sa gestion des réactions d'internautes.

Le problème, résumé récemment par Jeff Chester, directeur exécutif du Centre pour la démocratie numérique, c'est que "très peu des plus de 850 millions utilisateurs de Facebook comprennent totalement - et encore moins contrôlent - l'exploitation des données utilisées pour pousser son activité publicitaire".

En 2010, la colère des internautes est telle qu'une organisation baptisée "Quit Facebook Day" (Jour du départ de Facebook) affirme que plus de 30.000 d'internautes ont répondu à son appel à se désinscrire du site.

Cela ne suffit pas à entraver l'expansion du site et maintenant que Facebook est solidement installé au sommet de l'internet communautaire, la prise en compte du respect nécessaire de la confidentialité des données des internautes, en amont de chaque innovation, semble bel et bien s'être imposée.

Le site a conclu en novembre un accord avec les autorités américaines qui l'engage à interroger ses usagers avant de les laisser communiquer des informations supplémentaires, et à se soumettre à des audits pendant 20 ans.

"Nous sommes heureux que (les autorités) aient mis fin à l'habitude de Facebook de demander pardon plutôt que de demander la permission quand il s'agit d'informations personnelles", a alors réagi la grande association de défense des droits ACLU.

Dans quelques mois, le statut de société cotée de Facebook va aussi l'obliger à la prudence: "il va falloir faire beaucoup plus attention aux choses qui lui ont valu des critiques par le passé", note Michael Gartenberg, analyste chez Gartner.

Paradoxalement, Facebook continue à révéler de plus en plus des activités de ses membres: ils peuvent faire savoir ce qu'ils écoutent en ligne, via un partenariat avec le site musical Spotify, ce qu'ils lisent, via des partenariats avec des journaux, ou ce qu'ils souhaitent acheter, avec un bouton "je veux" - mais, cette fois, seulement s'ils ont cliqué pour ce faire.

De son côté, M. Zuckerberg a longtemps semblé insensible à la problématique de la confidentialité de la vie privée.

"Beaucoup de gens, qui s'inquiètent des questions de confidentialité et de ce genre de choses, vont prendre toute les petites fautes qu'on fait et en faire l'affaire la plus grosse possible", regrette-t-il dans un portrait que l'hebdomadaire New Yorker lui consacre en septembre 2010.

À cette occasion, il semble imperméable au dilemme relaté par le journaliste, qui lui raconte avoir mis des semaines avant de finalement se résoudre à cacher son homosexualité sur le site.

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