Radio-Canada: St-Onge ne réitère pas sa confiance en Tait

Publié le 12/12/2023 à 14:00, mis à jour le 12/12/2023 à 17:23

Radio-Canada: St-Onge ne réitère pas sa confiance en Tait

Publié le 12/12/2023 à 14:00, mis à jour le 12/12/2023 à 17:23

Par La Presse Canadienne

La ministre du Patrimoine, Pascale St-Onge (Photo: La Presse Canadienne)

Ottawa — La ministre du Patrimoine, Pascale St-Onge, a évité mardi d'indiquer si elle a confiance envers la PDG de CBC/Radio-Canada, Catherine Tait, soulignant que le processus pour trouver celui ou celle qui prendra la tête du diffuseur public en 2025 doit débuter bientôt. 

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«Le mandat de Mme Tait se termine au début 2025 alors, dès le début 2024, on va mettre sur pied un comité qui va partir à la recherche des meilleurs candidats au pays pour prendre la relève du côté de CBC/Radio Canada», a-t-elle dit en mêlée de presse en se rendant à une réunion du conseil des ministresé 

En Chambre, Pascale St-Onge a eu une réponse semblable pour contourner la question du lieutenant pour le Québec des conservateurs, Pierre Paul-Hus, qui l'invitait à faire le point sur sa confiance envers Catherine Tait.

Le député bloquiste Martin Champoux n'a pas non plus obtenu de réponse claire, lui qui avait aussi tenté, la semaine dernière, d'amener la ministre à se prononcer après que la PDG de la société d'État eut annoncé la suppression de 600 emplois et l'abolition de 200 postes vacants.

«C'est clair que le diffuseur public traverse une période qui est très difficile en ce moment avec la crise des médias et avec la situation particulière, donc ça va être un rôle très important pour renouveler la vision, puis le mandat et l'avenir de CBC/Radio-Canada», a poursuivi la ministre mardi au sujet de la feuille de route à long terme. 

Son collègue Pablo Rodriguez, qui a prolongé, en juin, l'actuel mandat de la PDG de CBC/Radio-Canada jusqu'au 2 janvier 2025, a lui aussi évité de se prononcer sur la confiance du gouvernement envers la numéro un de la société d'État. 

«C'est elle qui gère Radio-Canada alors il faudrait demander à la ministre du Patrimoine», a offert comme réponse le prédécesseur de Pascale St-Onge et ministre des Transports.

Quand une journaliste lui a fait remarquer qu'il ne répondait pas directement à la question, il s'est contenté de mentionner que Catherine Tait «est en place».

Selon le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, le gouvernement fait preuve de mutisme puisqu'il «est dans une fâcheuse position». «Si le gouvernement affirme sa confiance en Catherine Tait, il cautionne les coupes. S'il affirme ne pas avoir tant confiance en Catherine Tait, il l'invite à démissionner», a-t-il résumé en plaidant que les libéraux devraient se prononcer s'ils veulent montrer qu'ils gouvernent réellement.

Le Comité permanent du patrimoine canadien des Communes a convenu à l'unanimité de convoquer la présidente du radiodiffuseur public pour expliquer les coupes. Elle sera aussi questionnée sur son choix de ne pas exclure d'emblée la possibilité d'accorder des primes aux dirigeants du diffuseur public.

Catherine Tait est «en congé en Australie» depuis samedi dernier et compte y rester jusqu'à samedi prochain, a confirmé le porte-parole de CBC/Radio-Canada, Leon Mar, précisant que «ce voyage était prévu depuis septembre 2023». 

«L’Australian Broadcasting Corporation (ABC) a invité Mme Tait dans son rôle de présidente du Groupe de travail mondial pour les médias publics pour parler à une conférence sur la radiodiffusion publique et pour prendre part à des rencontres avec des leaders de l’industrie», a-t-il déclaré par écrit.

Il a signalé que «les frais de transport et d’hébergement de Mme Tait» sont couverts par l'ABC et que la PDG «prend en charge toutes ses autres dépenses». «Elle pensait que c’était plus approprié de prendre des congés, car elle prendra également du temps pour des activités personnelles lors de son séjour», a soutenu Leon Mar.

Si les dépenses ne sont pas absorbées par CBC/Radio-Canada, qui obtient du financement public, cela n'a pas prémuni la présidente d'un tir groupé de critiques des principaux partis représentés à la Chambre des communes. 

«Lorsque des centaines d'employés se demandent s'ils vont toujours avoir un emploi après Noël, elle décide que c'est le temps d'avoir du bon temps en Australie, et ce, au même moment où elle doit décider si elle doit aller de l'avant avec ses plans de bonis pour son exécutif», a lancé Pierre Paul-Hus à la période des questions.

Les bloquistes n'ont pas manqué de faire mention de ce séjour à l'étranger durant la joute oratoire. Le leader parlementaire néo-démocrate, Peter Julian, a pour sa part affirmé en mêlée de presse que «ce n’est pas approprié». «Ce n’est pas un bon moment quand vous êtes en train de congédier des centaines de personnes», a-t-il dit.

La ministre St-Onge a paru plus nuancée. Déclarant que «c'est sûr que le moment n'est pas opportun», elle a aussi soutenu «que Mme Tait a un rôle important à jouer auprès des diffuseurs publics internationaux».

 

Par Émilie Bergeron, La Presse Canadienne

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