Taxation des Gazaouis et inflation incontrôlable
«C’est essentiellement l’économie fragile de Gaza elle-même et les taxes que le Hamas impose à chaque point d’étranglement de l’économie gazaouie qui soutient cet effort dans une large mesure», considère Adam Tooze, chroniqueur à Foreign Policy et directeur de l’Institut européen de l’Université de Columbia.
Faut-il encore préciser que la population palestinienne concentrée dans «la Bande» paie l’impôt au Hamas, notamment sur les marchandises qui, malgré le blocus imposé par Israël, circulent dans un réseau sophistiqué de contrebande et acheminant des produits de première nécessité tels que la nourriture, les médicaments et l’argent, explique le groupe de réflexion Council on Foreign Relations (CFR).
Et notons que si une monnaie nationale matérialise le pouvoir politique, le peuple palestinien en demeure dépourvu. À Gaza, les flux financiers et les échanges commerciaux s’opèrent surtout en shekel, la devise israélienne. Les dépôts bancaires et non bancaires en sont constitués à plus de 40%, suivis par le dollar américain à plus d’un tiers (36%) et le dollar jordanien (21%), détaillait l’autorité monétaire palestinienne dans son dernier rapport annuel Le coût de la vie des Gazaouis et les finances du Hamas se retrouvent ainsi ballotées par les taux de change des monnaies israélienne et américaine.
Facteur d’instabilité géopolitique oblige, la guerre disproportionnée faisant rage actuellement au sud d’Israël a poussé des investisseurs en devises à vendre leurs shekels pour se réfugier pour certains dans du billet vert, qui se renforce.