Google licencie 28 employés qui réclamaient l’annulation d’un contrat avec Israël

Publié le 18/04/2024 à 11:24, mis à jour le 18/04/2024 à 18:41

Google licencie 28 employés qui réclamaient l’annulation d’un contrat avec Israël

Publié le 18/04/2024 à 11:24, mis à jour le 18/04/2024 à 18:41

Par La Presse Canadienne

En octobre 2021, le quotidien britannique The Guardian avait publié une tribune d’employés d’Amazon et de Google demandant le retrait des deux sociétés du projet Nimbus. (Photo: 123RF)

Google a licencié 28 employés à la suite de protestations contre la technologie que la société fournit au gouvernement israélien dans le contexte de la guerre dans la bande de Gaza.

Les licenciements confirmés par Google mercredi soir sont survenus un jour après que neuf employés ont été arrêtés lors de sit-in dans des bureaux de New York et de Sunnyvale, en Californie.

La dissidence qui agite Google se concentre sur le «Projet Nimbus», un contrat de 1,2 milliard de dollars américains (G$US) signé en 2021 qui appelle Google et Amazon à fournir au gouvernement israélien des services d’informatique en nuage et d’intelligence artificielle.

Les manifestations sont principalement organisées par un groupe appelé No Tech For Apartheid. Google affirme que Nimbus n’est pas déployé pour la collecte d’armes ou de renseignements.

Dans un communiqué, Google a attribué le licenciement des 28 employés à un «comportement totalement inacceptable» qui a empêché certains travailleurs de faire leur travail et a créé une atmosphère menaçante. L’entreprise de Mountain View, en Californie, a ajouté qu’elle poursuivait son enquête sur ce qui s’était passé lors des manifestations, ce qui implique que davantage de travailleurs pourraient encore être licenciés.

Dans une publication, No Tech For Apartheid accuse Google d’avoir menti sur ce qui s’est passé dans ses bureaux, le groupe parlant d’un «sit-in pacifique» qui a reçu un soutien massif d’autres travailleurs qui ne participaient pas à la manifestation.

«Cet acte de représailles flagrant est une indication claire que Google accorde plus d’importance à son contrat de 1,2G$US avec le gouvernement et l’armée génocidaires israéliens qu’à ses propres travailleurs», a affirmé No Tech For Apartheid.

Le contrat qui suscite l’ire de certains employés de Google est géré par la division d’informatique en nuage de l’entreprise, supervisée par un ancien cadre d’Oracle, Thomas Kurian.

Sous la direction de M. Kurian, l’informatique en nuage est devenue l’une des divisions de Google à la croissance la plus rapide, avec un chiffre d’affaires de 33G$US l’année dernière, soit une augmentation de 26% par rapport à 2022. Un large éventail d’entreprises du secteur privé achètent également les services d’informatique en nuage de Google, en plus de gouvernements à travers le monde.

Des employés de Google ont régulièrement organisé des manifestations contre d’autres accords sur lesquels l’entreprise a travaillé et ont également soulevé des préoccupations éthiques quant à la manière dont elle développe l’intelligence artificielle.

L’un des précédents soulèvements d’employés a conduit Google à décider en 2018 de mettre fin à un contrat avec le département américain de la Défense appelé «Projet Maven» qui impliquait d’aider les forces armées à analyser des vidéos militaires.

Mais Google a continué à prospérer, malgré les inquiétudes internes quant à la façon dont l’entreprise génère une partie de son chiffre d’affaires. Ses revenus proviennent principalement de la publicité numérique vendue par l’intermédiaire d’un empire internet qui dépend de son moteur de recherche dominant comme principal pilier.

La société mère de Google, Alphabet, a enregistré un bénéfice de 74G$US l’année dernière et emploie désormais environ 182 000 personnes dans le monde, soit environ 83 000 personnes de plus qu’en 2018, lorsqu’elle a abandonné le projet Maven.

Michael Liedtke, The Associated Press

 

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