«Ce nouveau comportement me choque. Je n’avais jamais vu ça auparavant, en 19 années de travail comme pdg», a dit à MSNBC Richard Laemer, pdg de la firme new-yorkaise RLM PR.

L’origine de cette tendance? Vraisemblablement la récession, qui pousse les entreprises à licencier à tour de bras, à sabrer dans les salaires, à couper dans les avantages sociaux, etc. Dans le cas de RLM PR, le pdg croit que les licenciements de novembre dernier et la suppression du party de Noël ont été les gouttes qui ont fait déborder le vase.

«Cette attitude est compréhensible. Les employés ont le sentiment que l’employeur a violé le contrat psychologique avec eux, et ont l’impression qu’ils ne lui doivent plus rien», a analysé David Kaplan, professeur en management, de l’Université de Saint-Louis.

La survie de l’entreprise est en jeu

Les employés qui agissent ainsi prennent-ils un risque? En théorie, oui, car les contrats stipulent généralement qu’on ne peut pas quitter son poste du jour au lendemain, surtout si l’on passe chez le concurrent direct. Mais en pratique, la réponse est plus nuancée…

«La plupart des employeurs vont se montrer accomodants. À quoi bon se lancer dans des démarches juridiques coûteuses et épuisantes?», a estimé Lewis Maltby, président du National Workrights Institute.

Cela étant, le phénomène naissant semble indiquer une dégringolade du sentiment de loyauté que peuvent avoir les employés à l’égard de leur entreprise. Et tel est le véritable défi à relever par les leaders : redonner le goût à chacun de se battre ensemble pour redresser la barre, au lieu de ne penser qu’à quitter le navire au plus vite, selon John Verderese, directeur, groupe du management, de PricewaterhouseCoopers. Seuls ceux qui y parviendront réussiront à traverser la crise, souligne l'expert interrogé par MSNBC.