Profession : créateur d'entreprises en série

Publié le 04/08/2009 à 17:31

Profession : créateur d'entreprises en série

Publié le 04/08/2009 à 17:31

Par lesaffaires.com

 

Que faut-il pour devenir un entrepreneur en série ? Comment ne pas s'asseoir sur ses lauriers après sa première réussite ou se décourager après un échec ?


Il faut de l'énergie à revendre, un goût certain pour le risque et la soif d'accomplir toujours davantage. Ce n'est pas la perspective d'être "né pour un petit pain" qui motive ces créateurs qui ont fait du démarrage d'entreprises un métier. L'argent ? Pas seulement. La volonté de laisser sa trace ? Sans aucun doute.

L'idéateur hyperactif

Garner Bornstein est devenu entrepreneur le jour où il a compris que son employeur ne lui offrirait jamais la participation qu'il souhaitait dans l'entreprise, et ce, malgré l'importante percée qu'il venait de faire en créant un logiciel de gestion de la clientèle.

Il a décidé de partir. Sa première expérience, dans laquelle il devait mettre en place le système informatique pour l'entreprise immobilière d'un membre de la famille, l'a déçue aussi, car il n'a jamais reçu les actions attendues. Puis, lorsque M. Bornstein a découvert Yahoo sur Internet, il a créé Generation.net, un des premiers fournisseurs d'accès Internet à Montréal.

C'est un vieil ami de la famille, âgé de 70 ans, qui a financé son entreprise. "J'avais passé quatre jours enfermé dans une chambre d'hôtel pour écrire mon plan d'affaires, mais il m'a dit : '' Je me fous de ton entreprise, c'est en toi que j'ai confiance''", se rappelle M. Bornstein.

Il a ainsi appris sa première leçon, que lui répétera plus tard Charles Sirois : les anges ne financent pas de plans d'affaires, ils financent des entrepreneurs.

Après quelques mois d'exploitation, les problèmes apparaissent. Generation.net s'est retrouvée étranglée financièrement; ses coûts d'équipements grimpaient avec l'arrivée de nouveaux clients. À un certain moment, M. Bornstein avait 20 employés à payer et il lui restait moins de deux semaines d'encaisse... Il a été sauvé par un dirigeant de la Banque de développement du Canada qui croyait en lui. Celui-ci lui a consenti un prêt, lui permettant d'acheter l'équipement nécessaire pour obtenir une masse critique de clients. À partir de ce moment, l'entreprise a pris son envol. En 1999, il l'a vendue à une société de l'Ontario.

Mais au lieu de faire une pause, M. Bornstein avait déjà une autre idée d'entreprise en tête. Puis une autre... "C'est le propre de l'entrepreneur en série. Ses antennes sont toujours sorties. Les idées viennent d'elles-mêmes, on ne peut pas les forcer. On ne peut pas dire : j'ai trois mois pour me trouver une autre idée. Cela ne fonctionne pas comme ça."

Ce qui l'allume, ajoute-t-il, "c'est de voir l'idée sortir de ma tête, être ensuite couchée sur papier, se transposer sur des êtres humains qui y travaillent, se rendre au consommateur et enfin se traduire par des ventes. Là tu sais que tu as bâti quelque chose de significatif." Et ensuite ? On vend ! "Je me lasse vite. Dès que j'ai bâti quelque chose qui marche, je veux passer à une autre étape plus excitante."

Toujours une idée d'entreprise en tête

Après la vente de Generation.net, les démarrages se succèdent à un rythme accéléré : M. Bornstein s'est d'abord dirigé vers la création de contenus pour le Web et a fondé sa deuxième entreprise, Eyeball Glue.

Voyant que dans ce domaine, le filon le plus porteur était l'humour, il a fondé sa troisième entreprise, le portail The Funniest.com, avec son ami Andy Nulman, du festival Juste pour rire. Mais il avait aussi constaté qu'au Japon, les contenus Web migraient vers les téléphones mobiles. Il a donc pris le virage.

"J'ai passé deux ans et demi à tenter de convaincre les financiers qu'il y avait de l'argent à faire dans la mobilité." En vain. Qu'à cela ne tienne : il a offert gratuitement son contenu aux fournisseurs de service sans fil. Il a même payé l'un deux 5 000 $ par mois pour lui fournir du contenu, tellement il y croyait. Ses efforts ont porté fruit : sa nouvelle société, Airborne Mobile, a enregistré un chiffre d'affaires de 30 millions de dollars (M$) avant d'être vendue à une société japonaise contre 90 M$.

Garner Bornstein a dû rester en poste comme pdg durant trois ans. "Ce fut un désastre, raconte-t-il. Les Japonais ne connaissaient pas le marché américain, et on ne s'entendait pas sur la direction à suivre. On devait faire des acquisitions, mais ils refusaient d'être dilués." Le calvaire vient de se transformer en Eldorado : les Japonais, en difficulté financière, ont vendu la société et M. Bornstein et ses partenaires ont pu racheter Airborne pour une bouchée de pain. "Mon avocat d'affaires me l'avait prédit !" avoue-t-il.

Son nouveau dada: la télé interactive

Airborne, prise deux, vient de conclure un financement de 2,5 M$ avec iNovia Capital et un autre entrepreneur en série, et se lance maintenant dans la télévision interactive et les contenus Web pour l'immobilier, les deux utilisant les téléphones mobiles. M. Bornstein, qui a cinq enfants, rêve de prendre un congé de quelques mois pour se bâtir une résidence dans sa ferme du Vermont (il possède aussi une résidence à Montréal) et siéger à des conseils d'administration d'entreprises en démarrage, mais cela ira à plus tard, dit-il. "Je me dis toujours que la prochaine entreprise sera ma dernière."

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