Bonjour Docteur Boulot,
J'ai décroché un nouvel emploi dans une entreprise. Mon équipe est principalement composée d'hommes. Dès mon arrivée, mes collègues masculins m'ont accueillie à bras ouverts (au sens propre et au sens figuré). Se faire la bise la première journée de travail, ça peut aller, mais tous les jours, matin et soir ? Je trouve cette situation gênante et j'ai peur que nos rapports ne prennent un mauvais départ. Que faire ? Monique G.
Monique,
Avoir des contacts " physiques " est étroitement lié à la culture québécoise. Au Québec, les gens n'hésitent pas à se faire la bise ou à s'étreindre après seulement quelques rencontres. Dans certains cas, et plus particulièrement chez les francophones qui ont développé une relation d'amitié, les hommes et les femmes se font la bise sur chaque joue. Les femmes ont souvent plus de latitude dans l'application de ces règles ; il vous appartient donc de fixer vos limites. Ce qui vous met mal à l'aise n'est peut-être que de la maladresse. Soyez prudente dans votre façon de régler la question si vous ne voulez pas qu'on vous exclue ou qu'on vous classe dans la catégorie des " frustrées "... Voici mes suggestions.
- La méthode subtile : en arrivant au bureau, faites un signe de la main à tous et dites : " Bonjour tout le monde, bonne journée ! " Vos collègues comprendront alors que vous venez de les saluer et ils devraient vous répondre de la même manière.
- La méthode humoristique : si un collègue s'approche pour vous embrasser, souriez et dites-lui à la blague : " Quel accueil ! Vous êtes affectueux chez ABC inc. Vous vous embrassez vraiment tous les jours ? Moi, je n'ai pas besoin de le faire pour montrer ma sympathie : je vous trouve déjà tous très cool ! " Votre collègue devrait comprendre le message. Soyez constante et n'embrassez personne d'autre.
- La méthode directe : regardez votre collègue dans les yeux en souriant et dites-lui : " Mettons les choses au clair : on ne va pas s'embrasser tous les jours, mais ça ne veut pas dire que je ne t'apprécie pas ! "
- La méthode dure : " Devrais-je invoquer la Loi sur les droits de la personne, qui interdit le harcèlement ? " Selon le sérieux et la détermination dont vous ferez preuve en disant cela, votre collègue comprendra qu'il ne doit pas recommencer. Il est clair qu'une fois cette étape franchie, vous aurez créé une certaine distance.
- La méthode ultime : si, malgré le recours aux méthodes précédentes, rien n'y fait, vous êtes peut-être victime de harcèlement. Aux grands maux les grands remèdes : portez plainte ! Il va sans dire que cette méthode radicale est loin d'être sans conséquences.
Prenez le temps de juger des codes de cette nouvelle équipe de travail sur le plan social. Après tout, faire la bise, ce n'est pas si grave, mais se sentir forcé, c'est un signe qu'il y a là quelque chose de malsain.
Question de culture
Les Russes s'embrassent sur la bouche.
Les Esquimaux se frottent le nez.
Les Canadiens se serrent la main.
Les Français, à Paris, se font la bise sur les deux joues, et à Lille, ils s'en font quatre...
Avant d'embrasser quelqu'un en le saluant, assurez-vous de savoir ce qu'il pense à ce sujet.
* Vice-présidente exécutive, Venatus Conseil/Mandrake Groupe Conseil
nathalie.francisci@transcontinental.ca
