Lisez ceci avant d’accorder votre prochaine promotion

Publié le 11/09/2023 à 07:30

Lisez ceci avant d’accorder votre prochaine promotion

Publié le 11/09/2023 à 07:30

Par Catherine Charron

L'employé qui a reçu une promotion pourrait bien vous quitter dans le mois qui suivra sa nomination. (Photo: 123RF)

RHéveil-matin est une rubrique quotidienne où l’on présente aux gestionnaires et à leurs employés des solutions inspirantes pour bien commencer leur journée. En sirotant votre breuvage préféré, découvrez des astuces inédites pour rendre vos 9@5 productifs et stimulants.


RHÉVEIL-MATIN. Près d’une personne qui a reçu une promotion sur trois quittera son employeur dans le mois qui suivra sa nomination.

Vous avez bien lu: 29% des 1,2 million de travailleurs américains qui ont partagé leur CV avec l’Institut de recherche ADP ont remis leur démission moins de trente jours après avoir obtenu une promotion, qu’importe la raison pour laquelle ils ont décidé de tirer leur révérence, a révélé l'organisation dans son rapport trimestriel Today at work.

Et ce qui est d’autant plus curieux, c’est que d’après le modèle statistique que la société a élaboré, ce chiffre aurait plutôt atteint 18% si les répondants n’avaient pas réussi à la décrocher.

En fait, les six premiers mois semblent être névralgiques pour parvenir à fidéliser les employés à qui l'on confie de nouvelles responsabilités. Par la suite, son effet s’estompe sur les probabilités que la personne ne demande son 4%.

 

Des facteurs aggravants

Ce phénomène est plus marqué si le nouveau poste n’exige pas de hautes qualifications, est-il mis en lumière : les chances sont six fois plus importantes que l'individu démissionne dans les trente jours suivant sa désignation lorsqu’un diplôme d’étude secondaire est requis.

Il s’étire aussi plus longtemps: neuf mois plus tard, elles sont encore deux fois plus grandes que celles de voir partir un travailleur qui n’a pas été récompensé.

Si un diplôme universitaire est nécessaire, les probabilités d’un départ haussent à 52% par rapport aux employés qui n'ont pas reçu de promotion, mais la tendance se renverse à partir du cinquième mois suivant la nomination.

Et plus l'individu grimpe dans la hiérarchie de l’organisation, plus important est le risque qu'il ne quitte son patron. Toutefois, si c'est la première fois qu'il dégote un poste de gestionnaire, l’effet s’inverse. Ça lui permet de se voir à plus long terme au sein de l'entreprise, selon ce qu'ont pu observer les experts de l’Institut de recherche ADP.

Certes, ce nouveau titre en poche peut aider les salariés à trouver un meilleur emploi ailleurs, ce qui pourrait expliquer en partie pourquoi les départs sont plus fréquents après une promotion.

Cependant, cette tendance reflète aussi que les personnes qui exercent de nouvelles fonctions sans une préparation suffisante, qui ne sont pas justement rémunérés pour le travail accompli, ou qui n’ont pas les ressources nécessaires pour mener à bien leurs tâches ont plus de chance de remettre leur démission.

 

Mitiger le risque

D’après l’Institut de recherche ADP, cela ne signifie par pour autant que l’on devrait éviter d'octroyer aux employés plus susceptibles de démissionner, comme ceux qui exercent déjà des fonctions de gestionnaires ou qui n’ont pas besoin de beaucoup d’étude, des promotions.

Il faut plutôt tenir compte de ce risque et instaurer quelques «redondances», afin de s’assurer qu’un autre collègue puisse prendre la balle au bond si le travailleur nommé tire sa révérence.

La personne devra aussi être accompagnée pour que la transition se déroule rondement.

L’Institut de recherche ADP rappelle toutefois que ce phénomène n’affecte qu’un petit nombre d’employés. D’après un sondage dont elle a dévoilé les résultats par le passé, seuls 4,5% des salariés obtiennent une promotion dans les deux ans qui suivent leur embauche.

 

 

 

 

Télétravailler ou ne pas télétravailler, telle est la question qui cause des émois dans bien des entreprises en cette rentrée 2023.

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