Les humains ont le vaccin pour se protéger, les entreprises doivent prévoir le coup. Photo : Bloombe

Les médecins recommandent la vaccination pour se prémunir contre la grippe A(H1N1), mais comment les entreprises peuvent-elles se protéger ?

Les experts recommandent aux gestionnaires d’envisager les pires scénarios.

Les employés du Mouvement Desjardins recevront sous peu une bouteille individuelle de désinfectant à mains. Chez Bombardier, on a stocké des masques. Hydro-Québec demande à tout employé ou visiteur présentant des symptômes de grippe, comme de la fièvre, de ne pénétrer ni dans ses bureaux ni sur ses chantiers et de s'abstenir de voyager dans ses avions.

Voici des exemples de stratégies élaborées par les grandes entreprises québécoises pour limiter les risques de propagation du virus de la grippe A (H1N1). Si les grandes sociétés ont pris des moyens pour se protéger et protéger leurs employés, la situation est tout autre du côté des PME, dit Gilles Corriveau, vice-président, enjeux et stratégies, d'Enigma communications, qui a conçu à leur intention un guide pour mettre au point un plan de continuité des activités. Dans sa trousse d'outils, M. Corriveau a produit des affiches de sensibilisation aux mesures préventives que l'employeur peut afficher sur les lieux de travail.

Outils qui s'avèrent nécessaires, pourrait-on dire à la lumière des résultats d'un récent sondage CROP réalisé pour le compte de l'Ordre des conseillers en ressources humaines. On y apprend que près du quart des travailleurs se présenteraient tout de même au travail s'ils avaient attrapé le virus. La proportion est encore plus élevée du côté des hommes; on parle d'un salarié sur trois qui a l'intention d'aller travailler advenant le cas où lui-même ou un membre de sa famille serait atteint du virus. " L'employé craint sans doute de ne pas être payé en cas de maladie ou en cas de fermeture temporaire de l'entreprise ", explique Florent Francoeur, pdg de l'Ordre.

Selon ce même sondage, 45 % des travailleurs affirment que leur employeur n'a pas mis en place de mesures préventives pour faire face à une éventuelle pandémie de grippe.

Comment procéder

Le plan doit être élaboré en fonction du pire des scénarios, insiste Gilles Corriveau. D'après lui, le scénario du pire, c'est un niveau d'absentéisme pouvant frapper de 30 à 40 % des employés d'une organisation pendant 10 jours.

Le plan doit identifier les postes clés de l'entreprise, les employés stratégiques et leurs remplaçants. Et préciser aussi la formation requise pour que ceux-ci soient en mesure d'accomplir leurs nouvelles tâches.

Dans les plus petites organisations, le patron doit au moins rencontrer ses employés et les sensibiliser à la pandémie, rappelle Florent Francoeur.