Un centre de tri vert, du sous-sol au plafond

Publié le 24/11/2012 à 00:00

Un centre de tri vert, du sous-sol au plafond

Publié le 24/11/2012 à 00:00

Le défi était de taille pour le second centre de tri de Tricentris, à Terrebonne. Comme les entrepreneurs ne connaissaient pas encore très bien le concept du bâtiment vert à l'époque de la conception du projet, en 2007, ils ont choisi d'adopter une façon de travailler fondée sur une plus grande collaboration entre les concepteurs et l'entrepreneur.

«Dès le départ, le bâtiment vert s'est imposé, explique Patrick Assénat, directeur de l'usine de Terrebonne. Après tout, notre entreprise étant spécialisée dans le recyclage, nous devions être conséquents avec nos valeurs environnementales.» Le bâtiment industriel, situé à Terrebonne, est certifié LEED NC, niveau Or.

Et puisqu'il s'agit d'un bâtiment dont les portes s'ouvrent et se referment constamment afin de recevoir ou d'expédier les matières recyclées, l'efficacité énergétique posait problème.

La géothermie, un choix logique

«Nous avons repensé notre chaîne de travail. Plutôt que d'être en ligne droite, elle est en forme de U. À chaque bout se trouvent la réception et l'expédition des matières recyclées. Comme ils sont collés l'un contre l'autre, on a choisi de ne pas chauffer cette partie du bâtiment», explique Patrick Assénat.

L'entreprise a fait le choix de la géothermie comme principale source d'énergie pour le chauffage de l'usine. Huit puits de 500 pieds de profondeur reliés à six thermopompes suffisent à chauffer le bâtiment.

«On chauffe davantage la partie de l'usine où se trouvent la majorité de nos travailleurs et moins celle réservée aux machines qui font la présélection des matières», indique le directeur.

Ces deux parties sont séparées par un mur affichant un facteur d'isolation supérieur de 28 % à la norme.

Un système électrique sert de chauffage d'appoint dans les bureaux. De plus, un mur solaire sur la façade sud sert à préchauffer l'air neuf qui pénètre dans le bâtiment.

Recycler soi-même

Tricentris a innové en recyclant le verre postconsommation, peu demandé, dans son système de géothermie. Lorsqu'on creuse un puits, on remplit d'habitue le trou avec du sable de quartz afin de maintenir le tuyau en place. «Nous avons eu l'idée de remplacer ce matériau par du sable de verre recyclé chez nous», indique Patrick Assénat. Cinq des puits géothermiques du bâtiment utilisent cette méthode. Cela a conduit Tricentris à chercher à développer d'autres techniques pour valoriser le verre postconsommation.

Ainsi, non seulement le choix de construire un bâtiment vert s'est révélé profitable pour l'entreprise en matière d'efficacité énergétique, mais le projet lui a fait découvrir d'autres possibilités en donnant une nouvelle vocation au verre recyclé.

Défi Assurer l'efficacité énergétique d'un bâtiment dont les portes s'ouvrent et se ferment constamment

Solution choisie Réorganiser la chaîne de travail

Facteur de réussite Choisir des techniques innovantes comme la géothermie et même les améliorer

EN CHIFFRES

Coût de la construction : 3,75 M$

Montant investi dans les mesures écologiques : 500 000 $, soit 13 % du montant total

Gain réalisé : Réduction du 29 % de la consommation d'énergie

Rendement de l'investissement : 7 ans

Coût de l'installation des huit puits géothermiques : 350 000 $

Économie sur la facture de chauffage grâce à la géothermie : 20 %

DES GAINS ÉNERGÉTIQUES CONSIDÉRABLES

Le bâtiment de Tricentris consomme environ 29 % moins d'énergie qu'un bâtiment de même taille construit de façon traditionnelle. Plusieurs mesures ont permis de réaliser des gains énergétiques appréciables.

L'installation d'une toiture blanche réfléchissante a permis de réduire les besoins en climatisation du bâtiment. Les fenêtres et les puits de lumière dans la partie du bâtiment où les travailleurs font le tri final contribuent à augmenter considérablement l'apport en lumière naturelle. Selon l'ensoleillement, l'éclairage artificiel peut être réduit de moitié. Le soleil est aussi mis à contribution par le mur solaire qui fournit à lui seul l'équivalent de 26 000 kilowattheures par année.

La question du traitement des eaux usées a été résolue, également par la mise en place d'une solution innovante. L'usine n'est pas reliée au réseau d'égout. Elle se sert plutôt d'une fosse septique, dans laquelle les eaux usées subissent un premier traitement contre les bactéries.

Mais, pour éliminer complètement les bactéries, il faut ensuite que les eaux usées soient exposées à l'air. La façon habituelle de le faire est de déverser ces eaux usées dans un champ d'épuration. «Nous avons plutôt décidé de les déverser dans un bassin où sont plantés des roseaux filtrants. L'efficacité de filtration de ces roseaux est si élevée qu'on arrive ainsi à éliminer 99,9 % des coliformes», signale Patrick Assénat.

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