Espagne : radiographie d’un pays en pleine tourmente démographique

Publié le 29/08/2009 à 15:51

Espagne : radiographie d’un pays en pleine tourmente démographique

Publié le 29/08/2009 à 15:51

L’Espagne est en pleine tourmente démographique et les Espagnoles peinent à trouver leur place sur le marché du travail.

Un problème qui trouve ses racines dans la structure et l’histoire de cette société, marquée par les années Franco, des disparités régionales et des horaires de travail étendus, explique Teresa Torns, professeure de sociologie à l’Université autonome de Barcelone qui, à 62 ans, estime que l’Espagne change, mais trop lentement.

«En Espagne, tout comme en Italie, nous sommes pris avec un modèle familial très traditionnel où l’État investit peu dans l’aide aux familles et aux soins des enfants. Ça commence à changer, mais nous sommes en retard sur de nombreux pays européens. La rapidité des changements sociaux, dont l’éducation des filles et leur désir de faire carrière, n’ont pas trouvé écho sur le marché du travail qui reste peu flexible. D’où un taux de fertilité très bas.

Les femmes sont arrivées tard sur le marché du travail, le taux n’a commencé à augmenter que vers 1985. Durant les 35 années du gouvernement de Franco, soit jusqu’en 1975, ce taux a même régressé, notamment dans les zones plus industrielles, comme la Catalogne.

L’Espagne n’est pas uniforme : au nord, en Galicie, jusqu’en 1985, le travail agricole était l’activité la plus répandue pour les femmes. Les familles vivaient de petites parcelles de terre, comme au Portugal, ce qui fait que les femmes de ces régions ont toujours travaillé et que leur intégration plus tard au marché du travail a été plus facile; Dans le sud de l’Espagne, et notamment en Andalousie, l’économie était basée sur d’énormes propriétés terriennes qui employaient des journaliers. La femme du journalier travaillait chez elle aux tâches ménagères ou de manière informelle. Dans ces régions, les femmes ont mis plus de temps à intégrer le marché du travail.

Au début, les femmes ont été très affectées par les récessions et le chômage. Cette récession-ci est différente puisqu’elle affecte surtout le secteur de la construction, qui emploie majoritairement des hommes.

En Espagne, comme ailleurs en Europe, la majorité des femmes travaillent dans les services. Le fait que ces services soient beaucoup moins développés que dans les pays du nord de l’Europe joue sur les taux d’emplois féminins. Car le principal employeur des femmes dans les pays scandinaves reste l’État et les services. Autre frein au travail rémunéré : les hommes espagnols sont parmi ceux qui participent le moins aux tâches domestiques.

À cela s’ajoute nos horaires de travail qui s’allongent du matin jusqu’à tard le soir. On commence à penser réduire les journées de travail, tout en conservant le même nombre d’heures travaillées, afin de permettre une meilleure conciliation travail-famille, mais les hommes tirent du prestige à ces longues journées de travail et il y a de la résistance. Ça change, mais très lentement.»

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